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Conférence de presse du Premier ministre (suite et fin) : « La durée de la transition annoncée par le CNSP est un plafond et non d’une durée fixe (…) il appartiendra aux acteurs du dialogue national d’en décider exactement », a déclaré M. Ali Mahaman Lami

Publié le jeudi 7 septembre 2023  |  actuniger.com
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© Autre presse
Premier ministre de la transition nigérienne, M. Ali Mahamane Lamine Zene
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Le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a animé, le lundi 4 août dernier, une conférence de presse et cela un mois après la mise en place du gouvernement de transition que dirige le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat. Lors de cette première rencontre avec la presse nationale et internationale, le Premier ministre qui était entouré de plusieurs membres du gouvernement s’est essentiellement prononcé sur trois principaux points que sont la sécurité, la situation socioéconomique et financière et la rentrée scolaire au niveau de tous les segments de l’enseignement de notre pays.

Au cours des échanges avec les medias, le Premier ministre a répondu, sans tabou à toutes les questions. Ainsi relativement au drapeau russe brandi lors des manifestations de soutien au CNSP, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a annoncé que le Chef de l’Etat a instruit clairement tous les ministres de mener des sensibilisations de manière à ce que tous les Nigériens manifestant portent uniquement le drapeau du Niger.

Par rapport aux négociations avec la CEDEAO, le Premier ministre a rappelé que l’institution sous régionale a posé trois conditions au Niger à savoir : faire preuve d’ouverture, de disponibilité, voir l’ancien Président de la République et donner une idée de la durée de la transition. A ce niveau précis, le Premier ministre a rappelé que le Chef de l’Etat a été clair en soulignant que la transition n’excédera pas trois ans. « Il s’agit d’un plafond et non d’une durée fixe », a fait remarquer M. Lamine Zeine précisant qu’il appartiendra aux acteurs du dialogue national d’en décider exactement du temps qu’il faut. Il a précisé que les échanges se poursuivent avec bon espoir qu’avec la contribution des bonnes volontés qui se sont manifestées, un terrain d’entente sera très rapidement trouvé avec le Niger qui a été lourdement sanctionné et en toute illégalité, illégitimité et inhumanité.

« Or, le traité de la CEDEAO n’a nulle part prévu cette batterie de mesures comme celles prises par l’organisation avec la fermeture des frontières, les gels des avoirs, les embargos sur les médicaments et les vivres et même une menace d’intervention armée contre un Etat membre », a dénoncé le Premier ministre, estimant qu’il est nécessaire de maintenir les échanges. M. Zeine a en outre précisé que le Niger a reçu quatre missions et lui-même a envoyé une mission à l’extérieur avec l’espoir que très rapidement la solution sera trouvée. Si intervention militaire, il devrait y avoir, le Premier ministre a été clair, le Niger a pris toutes les dispositions, il est prêt à se défendre face à cette guerre injuste. Mais il estime que la raison prévaudra du côté des seuls trois ou quatre pays, sur quinze, partisans de cette intervention militaire.

Le Niger va évaluer ses dettes et procéder à leur rénégociation

Sur la question de la dette, le Premier ministre a fait la genèse depuis 2004, date à laquelle le Niger est entré dans le club de Paris avec le PPTE (Pays Pauvres très Endettés) et le club de Londres. Le Niger a une dette à trois compartiments à savoir la multilatérale, la bilatérale avec les pays membres du club de Paris et la bilatérale avec les pays non membres du club de Paris. La dette a totalement été annulée a-t-il indiqué tout en donnant les détails des prêts de cinq pays et les usages qui ont été faits. « Et jusqu’en 2010, il ne restait pratiquement rien des dettes de ce genre et de la dette multilatérale. Mais par la suite, il y a eu une sorte de ré-endettement », a-t-il indiqué et c’est ce qui a amené le pays à atteindre le chiffre de 5200 miliards actuellement. « Les instructions ont été données au ministre délégué de faire très rapidement une évaluation stricte et de procéder à une renégociation de ces dettes », a annoncé le Premier ministre. A la question de savoir si le Niger continuera à payer ces dettes, Lamine Zeine a indiqué que si le Niger mobilise assez pour assurer ses dépenses de souveraineté, rien ne lui empêchera d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses partenaires.

A propos des enseignants chercheurs interpellés, le Premier ministre a indiqué que le problème sera très rapidement réglé. (NDLR : les enseignants chercheurs ont été libérés dans la journée du lundi 4 septembre). Sur l’audit du dossier du pétrole, M Ali Lamine Zeine a fait savoir que l’audit est déjà commandité tout en précisant que les évènements du 26 juillet n’ont aucun lien avec. Les FDS ont agi pour sauver le pays qui était au bord de l’éclatement du fait de la situation sécuritaire très préoccupante. Rebondissant sur la menace d’intervention de la CEDEAO, le Premier ministre a rappelé que le Niger a toujours été un pays de paix et un vecteur d’intégration des peuples de toute son existence. Il a illustré ses propos en s’appuyant sur les mérites de tous les dirigeants du Niger qui, chacun en ce qui le concerne et à sa manière, a porté sa pierre à l’édifice.

Sur la reprise des travaux du barrage de Kandadji, le Premier ministre a été clair : « les évènements en cours actuellement avec la coupure de l’approvisionnement du courant opérée par le Nigeria nous poussent à accélérer le processus », a-t-il déclarant. Il a indiqué avoir reçu l’ambassadeur de Chine qui l’a assuré que toutes les mesures de sécurité sont prises pour une reprise imminente des travaux.

Zabeirou Moussa (ONEP)
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