Les cas sont nombreux et cela devient de plus en plus la norme au point où le doute s’installe dans l’esprit des Nigériens. Depuis quelque temps, il n’est pas rare d’entendre que telle personnalité du régime déchu a fui le pays. Après HassoumiMassoudou, Dany Takoubakoye et madame, Kalla Hankourao et fils, Idrissa Kané, c’est à présent de la dame de Bety’s home que l’on parle avec insistance. Et comme il n’y a jamais de fumée sans feu, le profil général de ceux qui quittent le pays depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 est le même : d’anciens gestionnaires de fonds publics dont la presse et/ou les réseaux sociaux ont déjà fait écho pour malversations financières portant souvent sur des milliards. Mais les délits et crimes reprochés à un grand nombre de ces personnages qui fuient le pays avec une facilité extraordinaire frisant la complicité au niveau des services de police ne sont pas que de nature financière. Comme dans le cas de la dame Bety, le népotisme s’invite aussi au débat. Un népotisme affiché avec ostentation et défiance à l’encontre des lois de la République et qui a conduit à l’époque le Courrier à dénommer l’Arcep, Bety’s home. Neveu, frère, cousin, beau fils, la dame Bey a truffé l’Arcep de parents si bien que la gestion de l’institution était devenue familiale.
Comme les autres, madame Bety a eu le temps et les coudées franches pour préparer sa sortie du territoire national. Elle s’y est attelée avec une si grande sérénité que l’on se demande si, quelque part, tout n’est pas organisé de façon à soustraire des auteurs de crimes et délits connus des griffes de la justice. Selon des sources crédibles, la dame Bey a eu le temps de se préparer à rejoindre son époux, le Haut-commissaire aux 3N, déjà à l’extérieur lors du coup d’État. Elle était encore là lorsqu’un commissaire de police et un adjudant de gendarmerie s’étaient présentés à l’Arcep pour des vérifications et des interrogations. Son bureau, ainsi que ceux de certains de ses collaborateurs, ont d’ailleurs été mis sous scellés. Les serrures ont été changées avant que la dame Bety disparaisse de Niamey où elle n’est plus visible depuis quelque temps. On ne la voit ni chez elle ni au bureau où elle ne s’y rend plus.
La fuite de personnes qui ont des explications à donner à la justice par rapport à des dossiers sulfureux qui ont défrayé la chronique est un phénomène qui inquiète à Niamey. Plus que des interrogations, les Nigériens commencent à avoir des doutes quant à la lutte pour la récupération des deniers publics détournés. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp), dont la force réside dans un soutien populaire total, est interpellé par des voix de plus en plus nombreuses sur ce que d’aucuns qualifient de laxisme. Sur les réseaux sociaux, notamment, les récriminations se font entendre contre ces fuites que l’on dit planifiées, organisées et exécutées pour faire douter les Nigériens du Cnsp.