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Le Niger n’est pas un département français, l’exploitation abusive de nos ressources est à jamais révolue

Publié le mardi 3 octobre 2023  |  tamtaminfo
Coopération
© Autre presse par DR
Coopération militaire : « les délais accordés aux forces françaises pour quitter le Niger est en train de courir », rappelle le CNSP
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Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général Abdourahamane Tchiani s’est entretenu avec la radio et la télévision nationale (RTN, le samedi 30 septembre 2023.

Calme, posé, pondéré,precis et concis, mais dans un langage de vérité, sans gants, le Chef de l’Etat a abordé toutes les questions intéressant la vie de la Nation. Il a rappelé les causes qui ont amené les forces de défense et de sécurité à renverser le régime de la 7ème République, le 26 juillet dernier, un régime corrompu et répressif.
Fait nouveau et très significatif, l’entretien s’est déroulé en langues nationales en particulier en Haoussa et Zarma. Ce choix voulu et assumé de nos langues nationales au détriment du français, témoigne de la rupture totale avec la langue coloniale et la réaffirmation de l’identité africaine du Niger nouveau.

Un Niger fier de son identité et qui assume pleinement ses choix stratégiques, n’en déplaise à la France et à ses valets locaux et régionaux.
Avant d’évoquer les causes, de la mise entre parenthèse du régime défunt, le Président Tchiani a tenu à présenter ses condoléances au nom du CNSP et du peuple nigérien, aux familles des FDS ainsi que les civils ayant perdu leurs vies, tout en remerciant le peuple nigérien et la communauté internationale pour leur soutien dans cette nouvelle démarche.
Le Chef de l’Etat a ensuite exprimé ses remerciements aux populations nigériennes pour leur mobilisation déterminée dans le combat pour la souveraineté et le respect de la dignité du peuple nigérien. Le Général Abdourahamane Tchiani a également salué le soutien sincère et indéfectible des pays amis comme le Mali et le Burkina Faso ainsi que des autres peuples frères africains y compris ceux du Nigéria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal qui ne sont pas nécessairement en phase avec leurs dirigeants laquais de la France.

Pour le Général Tchiani, ’’les causes qui nous ont poussé à renverser le régime précédant sont énormes, mais nous pouvons citer l’aspect sécuritaire qui se dégrade de plus en plus et auquel s’ajoute la corruption qui fait que les biens publics sont engloutis par une classe d’oligarques aux ventres gargantuesques au détriment des populations nigériennes’.

En ce qui concerne cette insécurité, ”les forces de défense et de sécurité ont décidé d’agir pour éviter que la perte totale de la nation Nigérienne. En effet, l’insécurité et le terrorisme créé et entretenu par la France, prenaient une ampleur sans précédent et les autorités ne font rien pour y remédier’’. Pire, ils libéraient les terroristes pris les armes à la main. Depuis les événements du 26 juillet, le cnsp s’est engagé pleinement dans le combat et a pris des dispositions pour que ce passé douloureux ne soit qu’un mauvais souvenir.

En effet, l’Armée française qui, contrairement à ce que pensent les gens, était présente au Niger depuis dans les années 2010, se vante ’’d’aider le Niger dans la lutte contre l’insécurité, ce qui n’est pourtant le cas, car sinon l’insécurité n’aurait pris de telle ampleur dans notre pays’’.

Par ailleurs, ’’le peuple nigérien est témoin que depuis plus de dix ans que la France intervient au Niger, aucun militaire français n’a été tué alors que des milliers de nigériens dont des militaires et civils ont perdu leur vie dans cette lutte’’ a-t-il dénoncé.

L’ambassadeur français après tant d’insistance, ’’a fini par quitter le pays’’ a fait remarquer le Chef de l’État selon qui, ’’c’est la France elle-même qui a décidé de mettre fin à son accord militaire avec le Niger. Cependant ses militaires n’ont plus de raison de rester dans notre pays, voilà pourquoi nous avons demandé leur départ définitif, et le peuple s’est décidé à veiller pour qu’il en soit ainsi’’.

’Nous allons traiter dans l’avenir, avec des partenaires qui vont nous respecter, qui ne vont pas nous exploiter et s’il faut encore faire des accords avec la France, il faudra que le peuple nigérien donne son accord par rapport à cela’’ a-t-il promis.
’’La communauté internationale dont le Mali et le Burkina Faso, ont donné leur soutien inconditionnel au Niger dans cette lutte car on ne peut pas lutter contre le terrorisme au Niger en écartant le Mali et le Burkina, nous sommes obligés de traiter avec eux , même si pour ailleurs d’autres qualifient cela d’une alliance des pays pauvres’’ a indiqué le président du CNSP.

’’Nous première alliance avec eux, c’est la sécurité’’ a-t-il fait savoir, notant que ’’tout ce qui peut toucher le Niger en matière d’insécurité, le Mali et le Burkina s’engagent à nous soutenir, et vice versa. Nous formons donc une force unique dans cette lutte contre le terrorisme qui nous a été imposé’’.

Il y’a deux mois depuis la prise du pouvoir par les forces militaires, le Président Tchiani a rappelé ’’qu’en plus du terrorisme auquel nous faisons face, la CEDEAO a décidé d’intervenir militairement au Niger, pour un soi disant rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Cette menace nous a obligé de prévoir non seulement des militaires pour lutter contre le terrorisme, mais aussi préparer d’autres pour répondre à toute agression d’ou qu’elle vienne.

Grâce à Dieu, nous avons deux pays partenaires’’ avec lesquels, nous avons signé l’Alliance des États du Sahel (AES) le 16 septembre 2023.

Sur les accords de défense et la coopération avec la France
Le Chef de l’Etat est revenu sur le début du stationnement des militaires français au Niger qui, a commencé en 2010 à la suite de la prise d’otage français au bar ‘’Le Toulousain’’, puis celle des travailleurs d’Areva à Arlit sous la transition militaire de l’époque.

Mais l’implantation des bases militaires françaises en tant que telle a commencé avec les autorités élues à partir de 2011. Depuis lors, la France clame partout qu’elle est là pour nous aider à lutter contre le terrorisme. « Mais si c’était réellement le cas, on serait arrivé au bout du terrorisme. Malheureusement, le phénomène ne fait que se répandre dans nos pays », a déclaré le Chef de l’Etat, déplorant les nombreuses morts de civils et militaires. « Nous en tant que militaires, nous avons alerté, nous avons conseillé, mais on ne nous a pas écoutés.

On ne peut pas fermer les yeux sur cette situation », le Niger ne peut pas arriver au bout du terrorisme s’il n’y a pas une synergie d’actions avec ses voisins, confrontés aux mêmes défis à savoir le Mali et le Burkina Faso.

Malheureusement, les autorités déchues ont systématiquement refusé de coopérer avec ces pays frères.

C’est pourquoi, le CNSP a décidé de revoir la stratégie de lutte contre ce fléau en décidant de coopérer étroitement avec les pays sus cités. Malheureusement ceux qui ont empêché cette coopération entre le Mali, le Burkina et le Niger manipulent actuellement la CEDEAO menaçant le Niger d’une agression. « Actuellement, nos forces de défense et de sécurité sont sur plusieurs fronts parce qu’il nous faut faire face à la menace de la CEDEAO, lutter contre le terrorisme, protéger les institutions de l’Etat, sécuriser les frontières, assurer la sécurité intérieure et sécuriser nos ressources naturelles.

N’eut été cette démultiplication des fronts, le terrorisme serait relégué dans l’histoire au Niger. C’est une situation sciemment créée, mais le Niger s’en sortira. Nos forces de défense et de sécurité sont à la hauteur des défis ».
Le président tchiani estime n’avoir aucun doute que les forces militaires françaises vont quitter notre pays. « De la même façon qu’un Nigérien ne peut pas rester sur le territoire français sans l’accord des autorités françaises, les militaires français vont quitter le Niger. Ils disent que nous ne sommes pas élus, c’est leur problème. Nous sommes des nigériens, le Niger, c’est la terre de nos ancêtres. Nous ne connaissons pas un autre pays que le Niger et nous avons le soutien de notre peuple ».

Aujourd’hui c’est nous qui détenons la réalité du pouvoir avec l’aide de Dieu et surtout ne l’oublions pas, les temps ont changé. Le Niger a changé. « Nous ne sommes pas les dirigeants qu’ils connaissaient, qu’on intimidait. Es miaulements d’un chat ne nous perturbent même pas.

Le peuple nigérien a exigé le départ des français, ils doivent donc partir. Nous avons également le soutien des peuples frères africains et de tous les peuples épris de justice. Les militaires français quitteront le Niger, c’est une question de temps », a-t-il insisté.

Pour ce qui est de la suite de la coopération avec la France, le Chef de l’Etat a été clair. « C’est à la France de choisir ce qui l’arrange. Pour notre part, il faut que tout le monde le sache : les richesses du Niger appartiennent au Niger. Ces richesses doivent bénéficier d’abord aux Nigériens. Nous avons aujourd’hui des partenaires qui sont prêts à travailler avec nous pour valoriser ces ressources dans un partenariat gagnant gagnant, respectueux de notre souveraineté et plus bénéfiques aux Nigériens. Nous n’avons pas besoin de quémander.

Il n’est plus question que des gens viennent exploiter nos ressources pour s’enrichir et nous qualifier en même temps de ‘’pays pauvre’’. Le temps des mascarades est terminé. C’est aux Nigériens de décider ce qui est bon pour lui et comment l’obtenir et l’utiliser.
Les temps des décisions à Paris sont révolus. Notre souveraineté et notre dignité ne sont pas négociables », cela doit être clairement entendu.

S’agissant de la création de l’AES , c’est une décision courageuse pour corriger une anomalie dans la stratégie de lutte contre le terrorisme. « On ne peut pas prétendre lutter efficacement contre le terrorisme lorsque nos trois pays qui partagent une même frontière et les mêmes défis ne travaillent pas ensemble », a martelé le Chef de l’Etat.

A travers l’AES, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont ainsi décidé de mettre leurs moyens, leurs intelligences en commun pour faire face à ce fléau. Mais l’AES n’a pas que des objectifs sécuritaires. « C’est une alliance pour l’exploitation et la valorisation de nos ressources afin d’impulser un développement intégré profitable à nos populations ».

Le président du CNSP s’est longuement attardé sur les sanctions criminelles de la CEDEAO. Il s’est dit affligé de voir une organisation sensée promouvoir la solidarité être instrumentalisée par des impérialistes français pour punir des peuples frères, dont leseul tort est d’avoir mis fin à un régime oppressif.

Le général tchiani a rappelé le caractère illégitime, illégal et inhumain des sanctions infligées au peuple nigérien. « Nulle part dans les textes de la CEDEAO, il n’est prévu ce genre de sanction. Lorsqu’il y a un problème dans un pays, la CEDEAO est tenue d’écouter d’abord et de chercher à le résoudre par le dialogue. Il y a eu le coup d’Etat le 26 juillet et le 30 juillet, elle a pris les sanctions les plus extrêmes. Si la CEDEAO pouvait nous priver d’oxygène, elle l’aurait fait parce qu’elle est poussée à agir de la sorte.

Fort heureusement, le peuple nigérien est resté soudé et tous les peuples frères nous ont exprimé leur solidarité y compris dans les pays où les dirigeants ont décidé de répondre aux injonctions venues d’ailleurs ».

Le Chef de l’Etat dit avoir notifié ceci un jour à une délégation de la CEDEAO. « Regardez bien ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. Bien que ces deux pays soient en guerre ouverte, la Russie n’a pas coupé le gaz à l’Europe et l’Ukraine n’a pas bloqué les gazoducs russes qui traversent son territoire.

Ici, le Nigeria nous a coupé l’électricité. Pourtant, nous ne sommes pas en guerre contre ce pays. Nous savons que c’est la France qui pousse certains de nos voisins à agir de la sorte. Mais, Dieu est avec nous. Et nous ne remettons pas en cause notre histoire, notre fraternité. La preuve est que les populations nigérianes et béninoises prient au même titre que les Nigériens pour la paix au Niger ».

Conscient des impacts de ces sanctions, le président du CNSP a réitéré la reconnaissance du peuple nigérien au Mali et au Burkina qui ont décidé de faciliter l’approvisionnement du Niger via leurs corridors.

En évoquant la cherté de la vie la hausse vertigineuse des prix de certaines denrées alimentaires, sans raisons valables, le Chef de l’Etat a vivement condamné l’attitude de certains opérateurs économiques véreux qui sont devenus des complices éhontés de la CEDEAO.

Après la batterie des sanctions cyniques et iniques de la CEDEAO, j’ai rencontré à plusieurs reprises , les opérateurs économiques sur l’approvisionnement du pays.

Nous avons ordonné des escortes militaires pour sécuriser les marchandises importée de concert avec le Burkina.
L’acheminement des denrées alimentaires de Dori (au Burkina Faso) jusqu’à Niamey s’est effectué dans une sécurité totale « Aucun importateur n’a payé un seul franc. Ce sont les moyens de l’armée que l’Etat met à leur disposition. La seule contrepartie sur laquelle ils se sont engagés consiste à maintenir un niveau de prix raisonnable.

Il est dommage de constater aujourd’hui que des commerçants nigériens sont à la base de cette flambée des prix ». Au Mali et au Burkina Faso face à la même situation, les opérateurs économiques patriotes ont même accepté de vendre les denrées à perte pour aider les populations et les autorités. Il faut que nos opérateurs économiques sachent que l’Etat a le devoir et le droit de protéger les citoyens. Nous allons suivre toutes les voies légales pour le faire ».

La mal gouvernance et la corruption érigées en système de gouvernance par le régime déchu seront combattues sans ménagement. « Chacun vit cette situation dans sa chaire et ceux qui étaient censés arrêter cet état de fait n’y ont rien fait », d’où l’un des engagements forts du CNSP de mettre un frein à cette pratique. « C’est pourquoi, nous avons mis en place la COLDEFF. Cette structure aura pour mission de remettre l’Etat dans ses droits. Ceux qui se sont illégalement appropriés des biens publics et dont la justice va établir les faits feront face à la rigueur de la loi.

Le cnsp sollicite l’assistance des citoyens en vue d’avoir des personnes crédibles pour faire ce travail. Nous allons donner carte blanche à la justice. Personne ne va intervenir en faveur de X ou de Y. Nous ne protégerons personne ».

Pour le Chef de l’Etat, le temps de cette transition doit aussi être mis à profit pour refonder notre pratique de la démocratie. « Jusqu’alors, les populations n’ont de voix que pendant les élections. Ce qui fait qu’une fois élus, les dirigeants se prennent pour des pharaons et ne font qu’à leurs têtes. Ils se croient tout permis. Pourtant la démocratie n’est pas étrangère à nos traditions.

Dans nos sociétés, les sages se retrouvaient sous l’arbre à palabre pour discuter et décider de ce qui est bien pour la communauté. Aujourd’hui la démocratie est réduite à sa plus simple expression, c’est-à-dire les élections. C’est pourquoi, il faut mettre des garde-fous nécessaires pour que les dirigeants élus ne se croient pas tout permis y compris ce qui ne va pas dans le sens des intérêts vitaux du pays et de son peuple ».

Pour aller dans cette direction, le CNSP et le gouvernement de transition ont décidé de l’organisation des consultations nationales. « Désormais la voix de chaque citoyen doit être prise en compte, depuis les hameaux et villages jusqu’à la capitale en passant par les communes, les départements et les régions ». Le gouvernement travaille à définir les modalités de ces assises qui, a-t-il assuré, ne seront pas longues. Elles ne seront pas non plus une occasion de joutes oratoires.

Nous sommes à une étape cruciale de cette lutte de libération du peuple nigérien et de son combat pour la souveraineté et la dignité, le fort sentiment patriotique qui anime tous les Nigériens sans distinctions aucune est un motif de fierté . Cette mobilisation constante, ce soutien indéfectible au CNSP et aux FDS, ces prières et invocations pour la paix et la stabilité du Niger, nous réconfortent « Je suis vraiment heureux de constater que les Nigériens regardent désormais dans la même direction, avec le même objectif : le Niger d’abord ».

Malgré tout, en bon soldat et fin stratège, le chef de l’Etat reconnaît que la guerre n’est pas finie. « Nous commençons à gagner des batailles. Il faut que nous préservions notre unité. Les Nigériens doivent garder à l’esprit que c’est à nous de travailler pour redorer l’image de notre pays. Personne ne le fera à notre place. Et au regard du contexte actuel, nous devons rester vigilants. Nos ennemis ont semé les germes d’un fléau.
Vigilance et patriotisme tel doit être notre boussole.
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