NIAMEY, Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Porte-parole du Gouvernement nigérien, M. Marou Amadou, a animé mercredi dans l’après-midi, un point de presse pour apporter des éclaircissements sur les affaires qui défraient la chronique au pays, notamment l’affaire des 400 milliards de F CFA que l’ancien Président Mamadou Tandja prétend avoir laissés au trésor public, les appels de plus en plus inquiétants à la haine ethnique, à l’insurrection et au coup d’Etat, et enfin la question de l’assainissement des finances publiques promis par les autorités de la 7ème République.
Relativement à l’affaire des 400 milliards de F CFA, le Ministre Marou Amadou a informé l’opinion qu’une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Niamey et qu’actuellement « la gendarmerie, saisie du dossier, travaille sur l’authentification et la vérification dudit fonds, de sa nature et enfin l’audition des témoins ». Ce ne sont pas moins de 40 personnes qui seront entendues, a précisé le Porte-parole du Gouvernement nigérien.
Sur les appels à la haine ethnique, à l’insurrection et au coup d’Etat, constatés ces derniers jours au niveau des médias nigériens, le Ministre Marou Amadou, après avoir indiqué que « les propos développés ne sont ni conformes à la démocratie, ni à l’état de droit », a indiqué que le gouvernement du Niger « n’acceptera plus ces genres de propos ». Il a, pour ce faire, annoncé que « dans l’intérêt du bien public et de la démocratie, de l’ordre et de la sécurité publics, j’ai décidé, en ma qualité de chef de parquet, de poursuivre l’ensemble des cas », qui sont au nombre de cinq.
Leurs dossiers, en ce qu’ils appellent à une remise en cause du cadre démocratique, à la déstabilisation du régime, « sont d’ores et déjà transmis à la justice, seule habilitée à les juger », a indiqué le Ministre Porte-parole du Gouvernement nigérien.
Quant à l’opération d’assainissement par rapport à laquelle « les gens attendent des actions d’éclat », Marou Amadou a indiqué que « cela n’est pas possible dans un Etat de droit » avant de déclarer que « depuis, la justice a beaucoup travaillé : pas moins de 33 dossiers sont aux portes de la Cour d’Assise et plusieurs autres au tribunal de grande instance hors classe de Niamey ».
Le Ministre Porte-parole du Gouvernement nigérien a ensuite dit toute la détermination de son gouvernement à conduire cette opération jusqu’au bout. Il a cependant rappelé qu’il appartient à la justice de condamner ou pas les personnes impliquées dans les différents dossiers de malversations financières, ramenant la lenteur constatée dans les exigences de la procédure.