Au Niger, cela fera trois mois ce jeudi que les militaires ont renversé le président Bazoum et pris le pouvoir. Le 28 juillet, le général Abdourahamane Tiani accédait à la présidence du CNSP, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie. Mais très vite, une grande partie de la communauté internationale s’est élevée contre ce coup de force. Elle ne cesse de réclamer le retour à l’ordre constitutionnel, ce que refusent toujours les militaires. Résultat : le pays est depuis début août sous sanctions de la Cédéao, tandis que l’Europe et les États-Unis ont coupé leur aide.
91 jours après le coup d’État, plus le Niger s’enfonce dans la crise, plus la junte durcit le ton contre ceux qui contestent son autorité. Le jeudi 19 octobre, elle a accusé Mohamed Bazoum d’avoir tenté de s’évader, sans apporter de preuves tangibles. Plusieurs figures de l’ancien pouvoir sont derrière les barreaux, les partis politiques sont eux suspendus. Poursuivie notamment pour intelligence en relation avec une puissance étrangère, la journaliste Samira Sabou a été détenue 8 jours au secret début octobre.