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Après 8 ans de détention, le général Salou Souleymane a recouvré sa liberté

Publié le mercredi 25 octobre 2023  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
Le général Salou Souleymane, ancien chef d’Etat major de l’Armée sous la transition de Salou Djibo
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L’ancien chef d’Etat major des Armées, le général Salou Souleymane est libre depuis ce mardi 24 octobre, sur décision de la justice et après révision de son procès. Arrêté en 2015 pour soupçon de coup d’Etat et condamné en 2018 à quinze (15) an de prison pour « complot contre l’Etat » et radié de l’armée, l’ancien pilote militaire au brillant parcours et Inspecteur général des Armées au moment des faits, 70 ans aujourd’hui, a toujours clamé son innocence dans cette affaire où son fils et plusieurs autres officiers ont été arrêtés, jugés et condamnés malgré les nombreuses zones d’ombres que le procès n’a pas permis d’éclaircir.

C’est désormais en homme libre que le général Salou Souleymane, 70 ans, va poursuivre ses soins, dans l’institution médicale de son choix, lui qui a multiplié ces derniers temps les allers-retours entre les hôpitaux de Niamey et la cellule de détention où il est sans cesse ramené malgré son âge avancé et surtout contre l’avis de ses médecins qui s’inquiétaient de plus en plus sur l’état dégradant de sa santé.

L’ancien officier général de l’armée de l’air dont il fut également chef d’état-major après avoir pendant de longues années été aux manettes du Mont Baguezan, l’ancien avion présidentiel, a été élargi mardi dernier par la justice après réexamen de son dossier.

Une véritable délivrance pour le général Salou Souleymane, chef d’état-major de l’armée sous la transition militaire du CSRD (2010-2011), qui a été arrêté en décembre 2015, à quelques mois d’une retraite bien méritée, dans l’affaire de la « tentative de coup d’Etat avortée » que le président de l’époque, Mahamadou Issoufou, a publiquement dévoilé lors du message à la nation qu’il a adressé le 17 décembre 2015, à la veille de la commémoration de la fête de la proclamation de la République. Inspecteur général des armées au moment des faits, il a été détenu pendant plusieurs années en compagnie de plusieurs autres officiers des forces armées nigériennes (FAN) et de son fils, Niandou Salou dit « Papus », accusés également dans le même dossier.

Le procès qui s’est tenu en 2018 s’est soldé par la condamnation par le Tribunal militaire des militaires accusés de « complot contre l’Etat », à de lourdes peines allant de cinq (5) à quinze (15) ans. Considéré comme le cerveau de l’opération, le général Salou Souleymane qui n’a cessé de clamer son innocence durant toute l’instruction et le procès, a écopé de la peine la plus lourde (15 ans). Une peine confirmée par la suite par la Cour de cassation malgré les différentes tentatives de ses avocats d’annuler le procès à travers la saisine des juridictions compétentes notamment la Cour constitutionnelle.

Depuis, le général Salou Souleymane, qui a été entre temps radié des effectifs de l’armée au même titre que les autres officiers condamnés dans l’affaire, croupissait en prison. En dépit de son âge avancé et de la maladie qui le rongeait ainsi que de nombreuses sollicitations qui plaidaient sa cause, il n’a pas pu bénéficier de grâce, bien qu’à plusieurs reprises, il remplissait les critères selon les dispositions légales notamment lors de la Covid-19 ou à l’occasion des nombreuses célébrations des fêtes nationales. Il faut dire qu’entre temps, et de toute évidence pour le maintenir en détention, des dispositions de certains textes sur la grâce présidentielle ont été spécialement modifiés, ce qui a amplifié la sympathie de l’opinion pour le cas de cet officier très respecté pour son brillant parcours académique et militaire ainsi que son professionnalisme au sein de la grande muette, au Niger et au delà.

Après presque huit (8) années passé en prison, le général Salou Souleymane est donc désormais libre et va être rétablit dans ses droits. La fin d’un cauchemar pour sa famille qui va pouvoir afin véritablement tourner cette page, après la libération en janvier 2021 de Niandou Salou, qui a été lui condamné à 5 ans de prison.

Il reste que beaucoup de zones d’ombres de cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre, restent à éclaircir, ce qui permettra également aux autres officiers de l’armée encore en détention de voir leur cas aussi réexaminer avec l’espoir que la justice soit enfin et véritablement rendue. C’est la seule alternative pour solder ce dossier et certainement avec les vents qui ont tourné depuis les évènements du 26 juillet, des langues commenceront à se délier pour que la lumière soit faite sur les dessous d’un complot ou plutôt d’une affaire d’état sur lequel les doutes persistent encore. Comme beaucoup d’autres du même genre d’ailleurs…

A.Y. Barma
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