Ce jeudi 26 octobre 2023, Human Rights Watch et Amnesty International ont conjointement exhorté les autorités nigériennes à libérer immédiatement les dizaines de responsables du précédent gouvernement qui sont actuellement détenus de manière arbitraire depuis la chute de l'ancien régime en juillet dernier. De plus, ces organisations internationales ont vivement condamné la répression exercée à l'encontre des médias critiques.
« Les arrestations arbitraires et les atteintes au droit à la liberté d’expression commises par les autorités placent le Niger sur une voie dangereuse en matière de droits humains. Les autorités devraient mettre fin aux détentions arbitraires, faire respecter les droits humains et garantir la liberté de la presse. » a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch.
Concernant le cas du Président Mohamed Bazoum, “détenu au secret” selon ses avocats, les organisations ont soutenu que les autorités devraient “assurer la sécurité et respecter leurs droits humains” de l’ex chef d’etat ainsi que celle de sa femme et de son fils Salem Mohamed Bazoum.
Des médias et journalistes ont rapporté à Human Rights Watch et Amnesty International qu'ils font face à des pressions croissantes depuis le coup d'État, y compris des intimidations, des menaces de violence, et une surveillance de la part d'agents gouvernementaux et d'autres individus.
D’après le rapport des deux ONG, après le coup d'État, des actions répressives ont visé les voix dissidentes, avec entre autres, la révocation de six universitaires critiquant le soutien au CNSP, et la condamnation d'une utilisatrice des réseaux sociaux pour une publication sur Facebook. Des violences politiques ont également éclaté, notamment des attaques contre le parti de Bazoum et des agressions sexuelles présumées par des groupes d'autodéfense soutenant le coup d'État, soulevant des préoccupations en matière de droits de l'homme.