Le procureur général près de la cour d’appel de Niamey, M. Salissou Chaibou a animé, le mardi 31 octobre dernier, un point de presse relatif à la tentative d’exfiltration du président déchu Mohamed Bazoum dans lequel il a annoncé que 23 personnes suspectes, militaires et civiles, ont été interpellées ainsi que la saisie d’importantes sommes d’argent et de l’Or.
Pour rappel dans la nuit du 18 au 19 octobre 2023, un groupe d'individus a tenté d'exfiltrer du Palais présidentiel le Président déchu Mohamed Bazoum.
A travers cette sortie médiatique, le procureur a voulu porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale un certain nombre d’éléments relatifs à cette affaire et rassurer qu’il s’agît de faits réels et non d’une mise en scène.
D’après M. Salissou Chaibou, le plan d'exfiltration était censé se dérouler en quatre (4) phases. Il s'agit ainsi d'une première phase de mobilisation du personnel devant participer à l'action au sein de la garde présidentielle et à l'extérieur ; la seconde phase quant à elle consistait à l'espionnage et à l'acquisition de renseignements sur le dispositif de la garde présidentielle. La troisième et la quatrième phases consistaient au repérage et à l'identification du terrain propice à l'atterrissage d'hélicoptères devant acheminer l'ancien président et sa suite vers Birnin Kebbi au Nigeria et à la désignation d'une maison au quartier Tchangarèye de Niamey destinée à être le point de regroupement après l'exfiltration du camp de la garde présidentielle.
Après avoir retracé le déroulement des faits dans l’ordre chronologique, le procureur général a révélé qu’à cet effet, une fouille minutieuse des colis et une perquisition opérée dans la résidence de l'ancien président ont permis la découverte d'importantes sommes d'argent en CFA et en devises étrangères et de divers biens précieux.
Il s’agit d’une somme de 86 250 500 FCFA ; de 17 017 dollars US ; 3835 Euros ; 5 livres sterling ; de 10 cedi. 2.814 grammes d'or, 333 grammes d'argent, trois ordinateurs portables, un appareil-photo, une antenne de couleur blanche, deux disques durs externes, douze clés USB, treize téléphones portables, deux talkies walkies, vingt-cinq actes de cession, six titres fonciers, plusieurs puces Airtel, une tablette, des bons d'essence d'une valeur de 110 000 francs CFA, une radio Bluetooth, des cartes de recharge des réseaux MOOV, AIRTEL et ZAMANI d'une valeur de 133 000 francs CFA, une dizaine de téléphones portables détruits, une arme PA de marque BERETA munie d'un chargeur garni de quatorze munitions et une bague électronique .
M. Salissou Chaibou d’ajouter que ces perquisitions ont permis de saisir au niveau des membres de la garde présidentielle et d'anciens membres de la garde rapprochée du président déchu, tous impliqués dans le projet d'exfiltration, la somme de 68 000 000 de FCFA et de fortes sommes en devises étrangères.
S'agissant de la maison devant servir de point de ralliement sise au quartier Tchangarey, elle a été identifiée comme étant la propriété de Monsieur Ben Hamaye, un ancien membre de la garde rapprochée de Bazoum. Celui-ci a opposé une vive résistance à son interpellation en ouvrant le feu sur les éléments des FDS, blessant grièvement l'un d'entre eux. Une perquisition des lieux a permis de découvrir et de saisir un certain nombre d'effets dont des armes à feu notamment un pistolet automatique et un fusil AK47), des chargeurs et des munitions.
Sur place le procureur général a fait savoir qu’il a été relevé la présence d’un groupe de charlatans en plein travail « il est à noter que l’épouse du nommé Hamaye, le cerveau présumé de cette opération, a été isolée du monde extérieur par ce dernier pour éviter toute fuite ou dénonciation.
D’ores et déjà 23 personnes civiles et militaires ont été interpellées dans le cadre de cette affaire et que leurs interrogatoires se poursuivent, « à la fin les juridictions compétentes seront saisies et chacun des suspects répondra de son acte », s’engage M. Salissou Chaibou qui souligne que « l’affaire ayant une envergure nationale par ce que touchant à la sûreté de l’Etat, le ministère public s’engage à communiquer chaque fois que de besoin ».