La présence du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le général Tchiani, à la prestation de serment des membres de la la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscal est, si besoin est, la preuve de l’engagement des nouvelle autorités nigériennes pour l’assainissement aussi bien économique que sociale. On se rappelle que les membres de cette Commission ont été nommés par décret du président du CNSP le premier novembre 2023. Les 35 personnalités nommées ont pour principale mission de recouvrer tous les biens illégallement acquis et ou détournés. Ce n’est pas la première fois qu’une telle commission est créée au Niger. Après tous les changements de régime, les nouvelles autorités installent des commissions pour fouiller les gestions des régimes déchus. Ce fut le cas en 1974 avec le régime du CMS. On se rappelle aussi de la Commission crimes et abus créée au cours de la Conférence nationale et celle de moralisation du général Djibo Salou. A l’épreuve des faits, rien n’a changé. Certains ont bénéficié de non lieu et leur biens restitués dès le retour au pouvoir du politique. En plus, les mêmes pratiques reprennent. C’est un éternel recommencement. Pour une fois et pour la dernière fois, il urge de trouver un mécanisme pour que les détournements des déniers publics, l’enrichissement illicite, les surfacturations et toutes les autres infractions soient à jamais impossible. Pour cela, il faut que les biens publics soient sacrés et inviolables. Renvoyés à leurs fonctions, les membres de la Commission doivent systématiquement débusquer tous les délinquants sans exclusive et remettre le pays dans ses droits, dans tous ses droits. Même s’ils ont la prérogative de transiger, ils doivent le faire en ayant en conscience les intérêts du pays et avoir surtout peur de Dieu. Si l’on sait que les biens publics ont été privatisés durant ces dix dernières années, il est impératif que tous les responsables de ce pillage rendent gorge. Il faut que la réédition des comptes soit complète. Les filets ne doivent laisser passer aucun poisson. Même pas les larves.
Cette Commission doit être l’exemple. Si tout est fait dans les règles de l’art, elle aura rendu service au pays. Mais cela ne saurait suffire. Comme le disent les commerçants Burkinabé, ‘’c’est bon mais c’est pas arrivé’’ ou comme les formateurs au centre d’instruction militare qui disent toujours aux recrues, quelques soient leurs efforts, ‘’ça commence à venir’’. Le CNSP doit créer les conditions de l’inviolabilité à jamais des biens publics. L’intérêt que porte le président du CNSP à la mission de la COLDEF, en président personnellement la prestation de serment des membres, est un motif d’espérance. Surtout si l’on sait que le général Tchiani a écouter les récriminations des Nigériens à propos de certains membres de la Commission. Il les a tout simplement remplacé.