Après sa création le 16 septembre 2023 avec la signature par les Chefs d’Etat du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la « Charte du Liptako-Gourma », le processus d’opérationnalisation de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) a été lancé cette semaine à Bamako. Du 23 novembre au 1er décembre, les experts et ministres en charge de la Diplomatie et des questions économiques et de développement se réunissent dans la capitale malienne afin de définir l’architecture institutionnelle de la nouvelle Alliance. En plus des principaux textes et des différents organes ainsi que leur fonctionnement et attributions, il sera aussi question d’élaborer une feuille de route sur les moyens de renforcer l’intégration économique et financière au sein des pays membres de l’AES.
Bamako, sera-t-elle le siège de la nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES), portée sur les fonds baptismaux le 16 septembre 2023 par le Niger, le Mali et le Burkina ? Tout laisse à le croire comme en attestent les rencontres de haut niveau qui se déroulent actuellement dans la capitale malienne et qui vont donner le coup d’envoi du processus d’opérationnalisation de la nouvelle institution d’intégration sous-régionale.
Dans un communiqué publié en prélude à ces rencontres qui ont démarré mercredi 23 novembre, le ministre malien des Affaires étrangères a rappelé que la signature de « la Charte du Liptako-Gourma », le 16 septembre 2023, par les Chefs d’Etat du Burkina, du Mali et du Niger, a consacré « le lancement d’un mécanisme innovant, avec un leadership et une appropriation véritablement africains des solutions endogènes aux défis rencontrés par les pays de l’Alliance ». C’est ainsi que, précise la même source, dès les jours suivant sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES) a démontré son attachement aux principes cardinaux « de fraternité et de solidarité » entre ses Etats membres, notamment à travers « des mesures concrètes dans les domaines de la défense et de la coordination diplomatique ». Aussi, est-il souligné, conformément aux dispositions pertinentes de la Charte instituant l’AES, et sous l’impulsion de Leurs Excellences Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Burkina Faso, Le Colonel GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat de la République du Mali, et Le Général Abdourahamane TIANI, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef d’Etat de la République du Niger, les trois Etats ont décidé de tenir des concertations ministérielles en vue de dégager les perspectives d’opérationnalisation de l’Alliance, particulièrement l’élaboration des textes, la mise en place des organes nécessaires, les mécanismes subséquents ainsi que les modalités de son fonctionnement.
Défense, Diplomatie et Développement
C’est dans cette perspective que Bamako abrite du 23 novembre au 1er décembre 2023, deux réunions ministérielles des Etats membres de l’AES. Il s’agit de la « Réunion ministérielle de l’AES sur le Développement Economique dans l’espace du Liptako-Gourma » réunira les Ministres chargés de l’Economie et des Finances, de l’Energie, du Commerce et des Industries, le 25 novembre 2023. La rencontre sera précédée de la rencontre des experts, les 23 et 24 novembre, et cette réunion ministérielle portera sur les questions de développement économique vise avec comme objectif, de créer « une synergie d’action sur l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance ». Pour leur part, les Ministres des Affaires étrangères des trois Etats se réuniront le 30 novembre 2023, pour décider des protocoles additionnels à adopter, des organes à mettre en place ainsi que des mesures politiques et de coordination diplomatique à définir, sur la base des recommandations des Hauts fonctionnaires, qui se réuniront les 27 et 28 novembre 2023. Selon le communiqué, ces réunions, qui précèdent la rencontre à une date ultérieure des Ministres chargés de la Défense des trois pays, participent de la vision partagée et du leadership solidaire des Chefs d’État du Burkina, du Mali et du Niger, de prendre en charge les aspirations profondes des populations de l’Alliance, dans un triptyque holistique « Défense, Diplomatie et Développement ».
Il convient de rappeler que la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel, constitue, selon son préambule, « une réponse concrète aux défis sécuritaires et de développement, à travers une architecture de défense collective, d’assistance mutuelle et de promotion économique renforcée dans l’espace de l’Alliance ».