NIAMEY - Les journalistes du Niger ont "exigé" dimanche "la libération immédiate et sans conditions" de deux de leurs confrères arrêtés entre jeudi et samedi, encore détenus par la police à Niamey.
"Nous condamnons avec force la détention préventive de nos deux camarades et nous exigeons leur libération immédiate et sans conditions", ont indiqué dans un communiqué les organisations socio-professionnelles des journalistes nigériens.
Soumana Idrissa Maiga, directeur de l'Enquêteur, l'unique quotidien privé du pays, a été interpellé jeudi et Abdoulaye Mamane, un journaliste de la télévision privée Bonféreye a été arrêté samedi.
M. Maïga "est poursuivi pour complot contre la sûreté de l'Etat et recel de malfaiteurs" après la publication le 17 janvier d'un article critique contre le pouvoir, ont précisé ces organisations.
M. Mamane est lui "accusé de propos d'outrageants à l'égard du président de la République, tenus par un de ses invités à un débat télévisé le 16 janvier", de même source. Ces organisations estiment que "la détention préventive" des deux journalistes est "en violation de la loi sur le régime de la liberté de la presse au Niger".
En 2010 le Niger a adopté un texte qui dépénalise les délits de presse. Le texte propose des amendes en lieu et place des peines de prison ferme.
Parmi les délits visés figurent la diffamation, l'injure ou la propagation de fausses nouvelles.
Ces organisations "rappellent" au président du Niger, Mahamadou Issoufou, "l'engagement solennel" qu'il a pris après son élection en 2011 "de ne jamais poursuivre aucun journaliste dans l'exercice de son métier".
Lors d'un point de presse mercredi, le ministre de la Justice, Marou Amadou, avait annoncé que ses services allaient poursuivre "cinq" cas "d'appels à la haine ethnique, à l'insurrection et au coup d'Etat" proférés sur des médias locaux.