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M. Oumarou Ibrahima, Secrétaire Général du comité de gestion du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie : « Les Nigériens doivent avoir confiance. Le Fonds est un outil des Nigériens par les Nigériens et pour les Nigériens »

Publié le vendredi 1 decembre 2023  |  nigerdiaspora.net
M.
© Autre presse par DR
M. Oumarou Ibrahima, Directeur Général de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation professionnelle (ONEF)
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« Les Nigériens doivent avoir confiance. Le Fonds est un outil des Nigériens par les Nigériens et pour les Nigériens »

Monsieur le secrétaire général du comité de gestion du Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie, présentez à nos lecteurs le fonds.

Le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie est un fonds qui a été créé et mis en place compte tenu de la situation de notre pays. Les plus hautes autorités ont examiné et regardé la situation de notre pays sur ses différentes priorités. Les priorités actuelles sont d’abord et avant tout la sécurité des personnes et des biens, la sécurité alimentaire, l’éducation, la justice sociale et bien entendu la résilience de nos populations face aux sanctions injustement imposées. Alors, face à ces priorités, le CNSP a pris une ordonnance portant création du Fonds de Solidarité pour la Sauvegarde de la Patrie.

Quels sont les objectifs visés par le CNSP à travers la mise en place du Fonds ?

Les objectifs sont à plusieurs niveaux. Il y a des objectifs à court, à moyen et à long termes. L’ordonnance 23-13 du 11 octobre 2023 prévoit les objectifs immédiats. D’abord la mobilisation des ressources pour le financement des appuis aux renforcements des capacités de nos forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité en les dotant des moyens logistiques notamment du matériel de transport. Le deuxième objectif immédiat, c’est la participation à la prise en charge des citoyens qui sont victimes de déplacement forcé lié à l’insécurité et au terrorisme pour leur relocalisation, leur réinstallation et leur intégration ainsi que leur retour volontaire dans leur domicile. Le troisième objectif immédiat du fonds est la prise en charge de la population dans le cadre des actions citoyennes.

À moyen terme, le CNSP a une vision: celle de transformer, avant la fin de la transition, le FSSP en fonds d’investissement pour l’emploi des jeunes et des femmes. Vous constatez avec moi que depuis le 26 juillet 2023, les Nigériens se sont levés comme un seul homme pour sauvegarder la patrie, défendre la nation. Une fois cet objectif atteint, certainement que ces femmes et jeunes vont revenir vers le CNSP pour vouloir contribuer au développement de leur pays. C’est en ce sens que la vision du CNSP est de restructurer ce fonds en un fonds d’investissement pour l’emploi des femmes et des jeunes au Niger.

Comment sera constitué ce fonds ?

Ce fonds a essentiellement 7 ressources de ravitaillement. Premièrement, il y a les ressources qui sont liées aux prélèvements sur la structure des prix des hydrocarbures. Pour la première fois, le pétrole du Niger va servir directement les Nigériens notamment les jeunes et les femmes.

Deuxièmement, il y a un prélèvement de 10% sur les recettes provenant de la redevance annuelle versée à la l’Agence de Régulation de la Communication Electronique et de la Poste (ARCEP) par les opérateurs de téléphonie qui sont titulaires d’une licence ou d’une convention.

La troisième source de financement du fonds, ce sont les prélèvements de 10 F CFA sur chaque ticket de transport, sur chaque ticket de péage et 1000 F CFA sur les billets d’avion. Bien entendu après nos différentes consultations et concertations, les sociétés de transport ont décidé de prendre en charge les 10 F CFA sur les tickets de transport et se sont même engagées à prendre en charge jusqu’ à 20.000 tickets par mois sur une somme estimative de 200.000 F CFA par mois et par société de transport. Les Nigériens doivent se rassurer qu’aucun passager ne verra son ticket de transport terrestre augmenter de 10 F CFA. En clair, il ne s’agit pas d’augmenter le prix de ticket de voyage. Nous sommes en consultations avec les responsables des agences. Quant au fond d’entretien routier FER, la mesure est déjà mise en application.

La quatrième source du fonds, ce sont les prélèvements de 10 F CFA sur chaque appel téléphonique et sur chaque souscription au forfait. Mais je tiens à préciser que cela se fera avec le consentement du consommateur. A ce niveau, l’ensemble des opérateurs sont en train de prendre des mesures pour que cette mesure de consentement soit effective notamment en implémentant l’application qui permettra de le faire.

La cinquième source du fonds, c’est un prélèvement sur les nuitées d’hôtel. Les hôtels sont classés en deux catégories, d’abord les hôtels 3 étoiles vont contribuer à hauteur de 300F CFA par nuitée. Quant aux hôtels de plus 3 étoiles, le montant à prélever est de 500F CFA par nuitée.

La sixième source du fonds, c’est les contributions volontaires des populations, des entreprises publiques et privées, des ONG, des programmes de développement et toute autre structure qui souhaite apporter sa contribution à l’effort national pour la sauvegarde de la patrie.

Et enfin, la septième catégorie des ressources prévues par le fonds sont les contributions volontaires et financières et en nature de la diaspora. Vous n’êtes pas sans savoir que les Nigériens de la diaspora ont été les premiers qui ont marqué le geste par rapport à la mobilisation des ressources du fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie.

Quels mécanismes avez-vous adopté pour assurer la transparence des ressources générées ?

L’ordonnance créant le fonds prévoit un comité de gestion dont je suis le secrétaire général. Et ce comité a pour rôle d’élaborer le programme général d’intervention du fonds. Donc, comme vous le constatez, on a un programme d’intervention qui définit tout ce qui doit être fait de manière cohérente et traçable. Le comité doit élaborer le budget annuel du fonds, faire le suivi des recettes du fonds et déterminer les opérations d’éligibilité du fonds. Et, au-delà de ce comité de gestion, le fonds s’appuie sur les structures de l’Etat à travers les autorités locales, les chefs de village, les maires, les préfets et les gouverneurs. En dehors de cette structuration pour assurer la transparence, nous avons trois autres outils. En premier lieu, nous venons d’opérationnaliser en deux semaines une plateforme digitale qui permettra de voir toutes les contributions en numéraire et en nature sur la plateforme. Chaque franc qui sort, vous allez voir la destination au niveau de cette plateforme. La plateforme permettra aussi de contribuer que ça soit à travers les agences de transfert, les cartes bancaires. Toute personne connectée a la possibilité de voir le moindre franc entré ou sorti du fonds avec son objectif.

Le second outil de transparence, ce sont les communiqués radiotélévisés et dans les journaux de manière régulière pour informer les citoyens au jour le jour sur la situation de la trésorerie du fonds et les contributions enregistrées.

Le troisième outil de transparence du fonds, c’est qu’il est soumis aux procédures d’engagement, d’exécution, de contrôle et d’audit de la dépense publique.

Quelles sont les stratégies mises en place par le comité de gestion pour amener les citoyens qui sont encore hésitants à comprendre l’importance du fonds et à y contribuer en conséquence ?

Il faut comprendre que rien n’est de trop lorsqu’il s’agit de la souveraineté, jusqu’au sacrifice ultime. Pour le CNSP, ce fonds doit constituer un outil d’exercice de la bonne gouvernance. Les Nigériens ont soif de justice, d’équité et de transparence. C’est un modèle de participation citoyenne pour la conquête de la souveraineté, que ça soit la souveraineté alimentaire, économique, nationale dans la globalité. Pour le CNSP, ça sera l’un des instruments privilégiés, un instrument financier pour les Nigériens et par les Nigériens. C’est l’héritage que le CNSP entend léguer aux générations futures. Les Nigériens doivent avoir confiance parce que c’est un outil des Nigériens par les Nigériens et pour les Nigériens. Il ne servira que l’intérêt des Nigériens.

Expliquez-nous, comment se déroule la collecte des contributions pour alimenter le fonds.

Nous avons justement mis en œuvre tout un ensemble de possibilités et de mécanisme pour permettre à tout Nigérien de pouvoir contribuer. S’agissant des transferts mobile Money, il y a les plateformes de téléphonie mobile à savoir, Zamani cash, Airtel money, Moov Flooz. Il y a des syntaxes actuellement qui sont communiquées pour la contribution. Aussi, si vous avez une entreprise et que vous avez un compte, nous avons ouvert un compte au niveau des banques qui sont communiquées pour faire le virement de compte à compte. Pour la visibilité, vous pouvez contacter le fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie en venant nous rencontrer pour apporter vos contributions. Vous avez sans doute constaté que tous les jours, le comité de gestion du fonds organise des cérémonies médiatisées de réception des contributions de nombreuses structures.

En dehors de la capitale aussi, nous avons un mécanisme de collecte de contributions à travers tout le territoire national. Pour ceux qui sont au niveau des circonscriptions locales, les contributions sont réunies au niveau des chefs de village, pour la commune, c’est au niveau des mairies, pour les départements, c’est au niveau des préfectures et pour les contributions des régions, c’est au niveau des gouvernorats. A l’extérieur également, les ambassades sont les relais de réception des fonds en nature et en numéraire. Nous estimons qu’avec toutes ces possibilités offertes, les bonnes volontés n’auront pas de difficultés à apporter leurs contributions pour ainsi participer à l’effort national.

Réalisée par Fatiyatou Inoussa (ONEP)
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