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Coup d’Etat au Niger : la Cédéao clarifie sa position et tourne la page Bazoum

Publié le vendredi 15 decembre 2023  |  actuNiger
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© Autre presse par Dr
La CEDEAO
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Dans un communiqué publié ce jeudi 14 décembre, la Cédéao a clarifié sa position par rapport aux évènements du 26 juillet 2023 au Niger. L’organisation annonce ainsi et officiellement qu’il ne s’agit plus d’une « tentative » mais que le gouvernement de Bazoum Mohamed a été effectivement « renversé » par un coup d’état militaire. Par conséquent, le pays est suspendu de toutes les instances de la Cédéao à compter du 10 décembre jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Cette mise au point de la Commission vient en réponse au communiqué publié la veille par les autorités de transition du Niger, qui se sont indignées de l’attitude la Cédéao suite à la participation des anciens membres du gouvernement déchu au dernier Sommet des Chefs d’Etat alors que selon le CNSP, l’organe militaire au pouvoir, le pays est suspendu des institutions de l’organisation communautaire.

Dans son communiqué de clarification, la Cédéao explique que jusqu’à la tenue de la 64e Session ordinaire qui s’est tenue le dimanche 10 décembre à Abuja, la Conférence des Chefs d’Etat considérait, par rapport aux évènements du 26 juillet au Niger, qu’il s’agissait d’ « une tentative de coup d’Etat » et Mohamed Bazoum comme le Président de la République. Du fait de cette position, explique l’organisation, le pays n’a pas été suspendu des organes de la Cédéao et c’est ce qui explique que les membres de son gouvernement étaient habilités à représenter le Niger aux réunions statutaires de l’organisation.

Selon le communiqué, le Sommet du 10 décembre a reconnu que le gouvernement de Bazoum Mohamed a été « effectivement renversé par un coup d’état-militaire » et par conséquent, le Niger est suspendu de l’ensemble des organes de décisions de la Cédéao jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Le coup d’Etat consommé par la Cédéao

Comme l’a laissé ressortir les conclusions du dernier Sommet ordinaire des Chefs d’Etat, le coup d’état est désormais consommé par la Cédéao qui a ainsi définitivement tourné la page Bazoum Mohamed qu’elle a vainement et désespérément cherché à rétablir au pouvoir durant plus de quatre mois avec même la menace d’une intervention militaire.

Le communiqué de la Cédéao vient en réponse à celui publié la veille par les autorités de transition du Niger, dans lequel ils ont dénoncé l’attitude de la Cédéao suite à la participation d’anciens membres du gouvernement déchu au dernier Sommet d’Abuja. Il s’agit notamment de l’ancien Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou ainsi que des ministres des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, et du Commerce, Alkache Alhada, qu’accompagne Daouda Takoubakoye, ancien directeur de cabinet de l’ex-chef de l’Etat.

Dans le communiqué lu à la télévision publique par le porte-parole, le colonel-major Abdrahmane Amadou Djibo, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le Gouvernement de transition ont annoncé avoir suivi « avec indignation » dans les médias nationaux et internationaux, « la participation incompréhensible de certains membres du gouvernement nigérien déchu » au dernier Sommet d’Abuja au Nigéria. « Le Niger condamne avec fermeté cette énième provocation de la CEDEAO qui est de nature à saper tout effort pour trouver une solution diplomatique et négociée à la situation politique actuelle », a souligné le communiqué dans lequel les autorités de transition ont également estimé que «la CEDEAO ne peut en effet décider d'une part de la suspension du Niger de toutes ses instances et d'autre part, permettre à des fugitifs de représenter illégalement notre pays ». Selon les autorités nigériennes, « cette attitude désinvolte sur fond d'incohérence prouve à suffisance le mépris de la CEDEAO pour les textes communautaires et le droit international, en général. Elle s'inscrit dans une logique de soutien à des amis politiques et autres partenaires d'affaire au détriment des intérêts des Etats et des peuples de la CEDEAO ». Et d’ajouter que ce comportement de la Cédéao participe également « d'un plan subversif de déstabilisation du Niger à travers la formation d'un prétendu Gouvernement parallèle soutenu par des puissances étrangère ». C’est du reste pourquoi également le CNSP et le gouvernement ont aussi tenu à appeler au Président en exercice de la CEDEAO et Président de la République fédérale du Nigeria, BOLA AHMED TINUBU, que « le Niger et le Nigeria ont des liens millénaires et intangibles de fraternité qui méritent d'être préservés ». A cet effet, est-il indiqué dans le communiqué, il ne saurait continuer à «abriter dans son pays des individus recherchés par la justice nigérienne et qui participent à l'organisation de la déstabilisation du Niger à partir du Nigéria ». Le CNSP et le Gouvernement du Niger ont saisi l’occasion pour appeler que fois encore, la CEDEAO à « se ressaisir et à arrêter de recevoir des directives qui ont pour seul objectif de diviser les pays africains ».

Le communiqué de la Cédéao de ce jeudi vient ainsi clarifier les choses et de lever toute ambigüité sur sa position par rapport à la situation politique au Niger. De quoi permettre d’aller véritablement aux négociations pour une sortie de crise diplomatique. Pour rappel, lors de la dernière session, les dirigeants ouest-africains ont posé comme préalable la libération de l’ancien président ainsi que celle de sa famille et de ses collaborateurs pour l’ouverture des négociations ainsi que l’allègement des sanctions imposées au pays depuis plus de quatre (040) mois maintenant. Deux chefs d’état, celui du Togo et de la Sierra Leone, ont été également désignés pour prendre contact avec les militaires au pouvoir à Niamey en vue de parvenir à une solution négociée de sortie de crise.

Il convient de rappeler qu’avant la Cédéao, les Etats-Unis avait également annoncé, depuis le mois dernier, avoir pris acte du changement de régime intervenu au Niger et reconnue la légitimité des militaires du CNSP avec qui des émissaires américains dialoguent actuellement pour une transition qui devrait aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel normal dans les plus brefs délais.
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