NIAMEY- Deux journalistes et un ardent opposant au régime, arrêtés la semaine dernière par la police à Niamey, ont été remis en liberté par la justice lundi, a-t-on appris de sources concordantes.
"Nos deux confrères sont libres depuis ce (lundi) matin. Ils ont été présentés devant le procureur de la République, qui n’a pas jugé utile de les garder", a déclaré à l’AFP Boubacar Diallo, le président de la Maison de la presse.
"Le procureur nous a entendus et a estimé que +pour l’instant il n’y pas matière à poursuite+", a déclaré à sa sortie du tribunal Soumana Idrissa Maïga, le directeur du quotidien privé l’Enquêteur.
"Abdoulaye Mamane, notre camarade est également libre, il a été relaxé par le procureur", a affirmé à l’AFP Moustapha Zongoma, le rédacteur en chef de la télévision privée Bonféreye où travaille M. Mamane.
Soumana Idrissa Maïga, qui a été arrêté jeudi dernier, était "poursuivi pour complot contre la sûreté de l’Etat et recel de malfaiteurs", après la publication le 17 janvier d’un article critique contre le pouvoir, selon les organisations de journalistes nigériens.
Abdoulaye Mamane, qui a été interpellé samedi, était "accusé de propos outrageants à l’égard du président de la république, tenus par l’un de ses invités à un débat télévisé le 16 janvier", indique la même source.
Les organisations de journalistes ont "exigé" dimanche leur "libération immédiate et sans condition".
Elles ont estimé que leur "détention préventive" était "en violation de la loi sur le régime de la liberté de la presse au Niger", notamment un texte de 2010 qui dépénalise les délits de presse.
Doudou Rahama, un opposant connu pour ses positions très critiques contre le régime du président Mahamadou Issoufou, arrêté vendredi dernier, "a également été remis en liberté par le parquet", selon son parti, la Convention démocratique et sociale (CDS) de l’ex-président Mahamane Ousmane (1993-1996).
Lors d’un point de presse mercredi, le ministre de la Justice, Marou Amadou, avait annoncé que ses services allaient poursuivre "cinq" cas "d’appels à la haine ethnique, à l’insurrection et au coup d’Etat" proférés sur des médias locaux.