NIAMEY- Une marche suivie d'un meeting contre le groupe français Areva, prévue samedi à Niamey, ont été annulées après confirmation par la justice d'un arrêt municipal interdisant la manifestation, a appris l'AFP auprès des organisateurs.
"Il n'y aura pas de marche car la justice l'a interdite, mais il n'y aura pas non plus de meeting. Ils ne vont pas nous imposer un simple meeting", a déclaré à la presse Ramatou Soly, l'une des organisatrices de la manifestation.
Selon Mme Soly, "le meeting ne répond pas à l'objectif premier que nous nous sommes assignés".
Dans un arrêt publié jeudi, la mairie de Niamey avait autorisé le meeting projeté mais "interdit" la marche, en "raison de risque de troubles à l'ordre public". La justice a confirmé cette décision vendredi.
"On nous dit: +vous n'êtes pas autorisés à marcher, mais on vous autorise à faire un meeting+. Ce n'est pas ce qu'on a demandé, cela veut dire qu'on nous arrache nos libertés et c'est très très grave!", a dénoncé Mme Soly, précisant vouloir "faire appel" devant la justice de cette décision.
Le 10 janvier, 23 organisations de la société civile nigérienne avaient appelé à des manifestations "massives" le 25 janvier contre Areva, qui exploite l'uranium depuis plus de 40 ans dans le nord du pays.
Le géant du nucléaire français Areva et l'Etat nigérien sont depuis des mois en intenses discussions pour prolonger les contrats d'exploitation de deux mines d'uranium - Somaïr et la Cominak - que Niamey comme la société civile estiment défavorables à ce pays sahélien pauvre.
Niamey souhaite que les deux sites uranifères d'Areva soient notamment soumis à la nouvelle loi minière de 2006, qui porte le taux de redevance minière de l'Etat nigérien jusqu'à 12% de la valeur des ressources extraites, en fonction des profits, alors que les royalties s'élèvent actuellement à 5,5%.
Les négociations achoppent sur le refus d'Areva de voir s'appliquer à ces sociétés le code minier de 2006, selon le ministre des Mines du Niger, Oumarou Hamidou Tchiana.
Les discussions vont se poursuivre "jusqu'à fin février 2014 afin de trouver une terrain d'entente", selon M. Tchiana.