Trois civils ont été tués et deux gendarmes blessés jeudi soir lors d'une attaque contre un poste de gendarmerie aux portes de Niamey, la capitale du Niger, pays en proie à la violence jihadiste, a rapporté samedi l'Agence nigérienne de presse (ANP, oficielle).
"Une vingtaine de terroristes sont arrivés camouflés sous des bâches de deux véhicules et ont fait irruption sur le poste (des gendarmes) en ouvrant le feu avec des fusils mitrailleurs, en criant +Allahou Akbar+" (Allah est le plus grand), indique l'ANP en citant "une source sécuritaire".
Trois civils ont été tués, tandis que deux gendarmes et cinq autres civils ont été blessés, selon l'agence.
En dépit de "la riposte vive des gendarmes", les assaillants ont emporté un véhicule de gendarmerie, et deux appartenant à des particuliers.
L'attaque a visé le poste de gendarmerie du village de Laoudou, à 17 km au sud de Niamey, sur l'axe routier menant au parc du W, à cheval sur les frontières du Niger, du Burkina Faso et du Bénin.
Ce parc anciennement touristique, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996, est désormais considéré comme un repaire de jihadistes sahéliens.
C'est le deuxième raid de ce type mené si près de la capitale du Niger, pays sahélien confronté aux groupes jihadistes dans l'ouest et le sud-est de son territoire.
En juin 2019, alors que Niamey s'apprêtait à abriter un sommet de l'Union africaine (UA), deux policiers avaient été tués et quatre blessés lors de l'attaque de leur poste situé près d'un péage, marquant l'entrée nord de la ville.
Au moins quatre opérations "antiterroristes" de l'armée nigérienne combattent Al-Qaïda et le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS) dans l'ouest et le sud du pays, dans les régions de Tillabéri et Tahoua frontalières du Mali et du Burkina Faso également confrontés aux violences jihadistes.
Les Forces de défense et de sécurité (FDS) "sont engagées pour traquer les forces hostiles" avec "le soutien actif des populations", ce qui "contribue à stabiliser la situation sécuritaire", assure le ministère nigérien de la Défense dans son dernier bulletin.
La semaine passée, "des victimes civiles" ont été découvertes après des frappes aériennes de l'armée nigérienne contre des "terroristes", près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis le 26 juillet après avoir renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Le raid a été mené au moment d'une attaque de "terroristes" qui visait un poste militaire à Tyawa, près du Burkina Faso.
Dix-sept blessés dans ces frappes ont été admis dans des hôpitaux de Niamey et deux ont succombé à leurs blessures, a indiqué vendredi soir la télévision publique.