Réuni en session extraordinaire ce jour Mardi 28 Janvier 2014 à l’effet d’examiner la situation née de l’interpellation des citoyens dont le seul tort est d’avoir exercé leur droit constitutionnel, le conseil général de l’ARDR rend public le communiqué de presse dont la teneur suit :
La constitution du Niger du 25 Novembre 2010 dispose à son article 30 que « toute personne à droit à la liberté de pensée d’opinion, d’expression, de conscience, de religion et de culte. L’Etat garantit le libre exercice du culte et l’expression des croyances ».
Depuis quelques jours des citoyens nigériens, notamment des journalistes de la presse privée et de la société civile se trouvent dans le collimateur du régime dictatorial et autoritaire de la 7ème République pour avoir tout simplement exercé leurs droits consacrés par la constitution.
C’est ainsi que Soumana Idrissa Maïga, Directeur de publication du quotidien l’enquêteur, Mahamadou Doudou dit Doudou Rahama, militant du parti CDS Rahama, Abdou Maman dit Abdou Wadata, journaliste animateur de l’émission débat – Gaskia à la télévision Bonferey ont été mis en garde à vue pendant plusieurs jours dans les locaux de la police judiciaire de Niamey. Ils ont été libérés ce lundi 27 janvier 2014 par le Procureur de la République qui n’a retenu aucune infraction contre eux. Ces différentes violations des textes de la République ont été initiées par le Ministre de la Justice Morou Amadou à l’occasion d’un point de presse au cours duquel il a identifié et stigmatisé 5 personnes en sa qualité disait-il de chef de parquet pour instruire la justice afin de poursuivre, arrêter et condamner ces fauteurs de troubles. Il s’est permis d’indiquer les chefs d’inculpation qui seront retenus contre eux : atteinte à la sûreté de l’Etat et injures au Président de la République.
Or, selon les dispositions de la constitution, ainsi que l’article 65 de l’ordonnance de 4 juin 2010, portant régime de la liberté de la presse au Niger, « en matière de délit de presse, la détention préventive est interdite. Le juge ne peut décerner ni mandat de dépôt ni un mandat d’arrêt ».
En agissant comme il l’a fait, le Ministre de la Justice Morou Amadou a commis le délit d’attentat à la liberté des citoyens prévue et punie par le code pénal et susceptible de poursuite devant la haute cour de justice.
Juste après la libération par le procureur de la République, des trois premières personnes gardées à vue, deux autres journalistes portant ainsi le nombre à cinq et acteur de la société civil ont été interpellés à la police et seront bientôt déférées devant le Procureur de la République.
Face à ces violations répétées des textes de la république, le régime du « Guri system » au premier chef le Président de la République, veut mettre la presse privée et les organisations de la société civile sur leur propre contrôle et leur propre tutelle.
Comme l’ARDR l’a déclaré dans l’une de ses conférences de presse, le régime de Issouffou Mahamadou dans sa volonté de régenter le pays par la dictature et l’autoritarisme étend désormais sa répression implacable sur les journalistes de la presse privée et les responsables des organisation de la société civile.
C’est pourquoi, l’ARDR félicite, encourage et apporte tout son soutien aux journalistes persécutés et aux membres des organisations de la société civile dans leur combat pour la préservation de libertés collective et individuelle.
Aussi, l’ARDR rappelle t – elle au Président de la République, qu’en raison de serment confessionnel qu’il a prêté, il a l’obligation et le devoir de respecter et de faire respecter la constitution et les lois de la République que le peuple s’est librement donné.
En tout état de cause, l’ARDR se dit déterminer à être aux cotés des organisations de défense de droit de l’homme et du citoyens dans leur lutte contre toute forme d’arbitraire, d’intimidation et de totalitarisme.
Fait à Niamey, le 28 Janvier 2014
POUR LE CONSEIL GENERAL DES LEADERS
LE PORTE PAROLE