Les travaux de la première session extraordinaire au titre de l'année 2024 du parlement de la communauté économique des Etats de de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) se sont ouverts, ce mardi 06 février 2024 à Freetown en Sierra Leone sous la présidence du président de l'institution, Dr Mohamed Siddie Tunis.
Cette session extraordinaire marque la fin de la cinquième législature du parlement communautaire et constue une occasion pour faire le bilan de tout ce qui a pu être réalisé et ce qui reste pour être continué par la prochaine sixième législature.
Le président du parlement communautaire, après avoir rappelé l'installation, le 9 mars 2023 à Niamey au Niger, de cette législature qui vient de finir a déclaré que ''les membres du parlement, élus parmi les quinze États membres, ont assumé la noble mission de représenter nos populations dans les processus d’intégration économique et politique de notre région''.
Selon lui, ''le Parlement de la CEDEAO reflète aujourd’hui le visage de la démocratie représentative dans la région et continue de défendre les valeurs de l’état de droit, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et la responsabilité''.
Pour Mohamed Tunis, le Parlement de la CEDEAO dispose désormais ''d'un pouvoir plus fort, une présence et une visibilité accrues non seulement dans l'ensemble de la Communauté, mais à l'échelle continentale et mondiale''.
A la lumière de toutes ces réalisations, ''nous pouvons affirmer sans hésitation que le Parlement de la CEDEAO a été véritablement au service de la communauté'' a-t-il Affirmé parce que, selon toujours lui, ''Il a rempli son rôle et a été au cœur des mesures visant à approfondir l’intégration régionale''.
Mais au-delà de cette satisfaction, a-t-il poursuivi, ''nous sommes conscients du chemin à parcourir et de la nécessité d’impliquer plus le parlement dans notre marche déterminée vers une pleine région intégrée''.
Cependant, malgré les nombreuses réalisations de la Cinquième législature, ''nous reconnaissons humblement une liste de défis et tâches inachevées qui sera transmise à la prochaine législature''.
Il s'agit, selon toujours Mohamed Tunis, ''de la plus triste réalité de voir les délégations de quatre États membres suspendues et l'impossibilité de faire élire les membres du Parlement de la CEDEAO au suffrage universel direct à la fin de la Cinquième Législature'' .
Concernant cette dernière préoccupation, relative à l'élection au suffrage universel direct des députés communautaires, le président du parlement a soutenu qu'il est le seul moyen qui ''conférera une forte légitimité démocratique au parlement et renforcera encore sa fonction représentative''.
C'est pourquoi, a-t-il dit, cette ''cinquième Législature s'est donc engagée à initier et réfléchir aux modalités de cette élection et plaider, susciter, sensibiliser et se mobiliser en faveur de cette cause''.
''Je peux vous assurer qu'un consensus s'est dégagé sur cette question, et nous espérons que cet engagement deviendra une réalité dans les années à venir'' a-t-il espéré avant de souhaiter que ''cette session soit l'occasion non seulement de regarder en arrière sans complaisance, mais aussi et surtout, une autre opportunité pour nous de faire des recommandations aux futures législatures avec des propositions pragmatiques pour le bien des peuples d’Afrique de l’Ouest''.
Abordant la question relative au retrait des Etats du Sahel, le Président du parlement de la CEDEAO s'est dit très ''inquiet des récents développements dans la sous-région, notamment la quête du Mali, du Niger et du Burkina faso de se retirer de la CEDEAO et le développement politique au Sénégal''.
''Nous avons été en contact étroit avec le Président de la Commission de la CEDEAO et étudions toutes les possibilités d’une intervention rapide du Parlement'' a-t-il laissé entendre tout en appelant ''tous les acteurs politiques de ces États membres à respecter le processus démocratique, et à permettre au processus de médiation de se dérouler''.
Notons que cette séance d'ouverture a été également l'occasion pour le parlement pour décerner des témoignages de satisfaction à ses membres pour services rendus au nom de la communauté tout au long de cette cinquième législature.