Sept mois après le coup d'état au Niger, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest a décidé samedi (24.02.2024) de lever, avec effet immédiat, certaines sanctions : les frontières et l'espace aérien sont rouverts, les transactions financières entre les pays de l'organisation sous-régionale et le Niger sont de nouveau autorisées et les avoirs de l'État nigérien sont dégelés.
Les dirigeants ont aussi exigé la remise en liberté du président déchu Mohamed Bazoum et de sa femme toujours détenus dans la résidence présidentielle.
Pour Souley Oumarou de l'ONG Forum pour une citoyenneté responsable, en levant les sanctions, la Cédéao a privilégié l'intérêt de la population qui a le plus souffert des sanctions :
"Les sanctions de la Cédéao aujourd'hui sont des sanctions qui frappent de plein fouet le peuple nigérien, la population. Malheureusement, en face, la junte semble être insensible par rapport à la souffrance de la population. Puisque vous savez que la population nigérienne à un certain moment, sur la bande sud, à la frontière du Nigeria, il y avait quand même des alertes de famine. Et il n'y a plus de vivres, nous sommes en période sèche et il n'y a plus de possibilités de ravitaillement. Donc je pense bien que la Cédéao, forte de sa maturité, a privilégié l'allègement de la population plutôt que de s'arc-bouter sur la libération du président Bazoum. Tout naturellement, la levée des sanctions laisse la junte face à son devoir. Le peuple attend la libération du peuple Bazoum. La junte n'a aujourd'hui aucun alibi pour le garder. Il n'ya plus de menace d'attaques, il n'y a plus de sanctions."
Sept mois de galère
Un sentiment partagé par Intinicar Alassane, ancien conseiller du président déchu. Il attend de la part du CNSP, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie qu'il réponde au geste de la Cédéao en remettant en liberté le couple présidentiel :
"Lorsque nous avons appris la levée des sanctions contre notre pays, le Niger, nous étions tous contents et tout le peuple nigérien est ravi d'apprendre cette bonne nouvelle. Vous n'êtes pas sans le savoir, aujourd'hui, jour pour jour, nous avons fait sept mois privés d'électricité, des produits pharmaceutiques et avec la fermeture des frontières, vraiment je peux vous dire que c'est le peuple qui a souffert et non les militaires qui détiennent le pouvoir. Nous souhaitons que le président Bazoum et sa famille soient ilbérés ainsi que tous les prisonniers politiques."... suite de l'article sur Autre presse