Les ressources humaines, dont principalement la jeunesse, constituent un important capital de richesses pour un pays, car la jeunesse est le fer de lance de tout développement. La culture elle aussi occupe une place non négligeable dans tout processus du développement. Ces deux éléments constituent donc des clés qui doivent être prises en compte dans toutes les politiques de développement.
Et c'est pourquoi au Niger, les autorités de la 7ème République les ont inscrits parmi leurs priorités, réalisant ainsi plusieurs actions concrètes en faveur de la jeunesse et de la culture. On peut citer entre autres, le recrutement des milliers de jeunes diplômés à la Fonction Publique, la création d'emplois au profit de la jeunesse à travers les projets et programmes de développement, la récupération et la formation des jeunes déscolarisés à travers les centres de formations spécialisés régionaux et communaux créés à cet effet, la création et la réhabilitation des différents services de jeunesse, de sports et de la culture dans toutes les régions et dans tous les départements du Niger.
Cette volonté est clairement visible sur l'ensemble du pays, à travers la mise à la disposition de ces services du personnel qualifié, notamment les inspecteurs de jeunesse et des sports, et des responsables de la culture. Mais la question qu'il faut se poser, est celle de savoir dans quelles conditions travaillent ces services?
Pour répondre à toutes ces questions, les principaux acteurs qui sont les jeunes et les responsables de ces services, ainsi que les populations des localités concernées, témoignent. L'Etat a rempli sa part de responsabilité en réhabilitant certains services et en créant d'autres, et aussi en y affectant des responsables chargés de leur gestion. Malgré tout, il importe de dire que beaucoup reste à faire, dans certains de ces services, les moyens de fonctionnement font défaut. Et c'est l'une des principales difficultés auxquelles est confrontée la plupart des Maisons des Jeunes et de la Culture de l'intérieur du pays, surtout au niveau départemental.
Ces problèmes se résument à la fourniture d'électricité et d'eau, très souvent interrompue pour non payement des factures ; au manque ou à l'insuffisance de matériels didactiques et de bureautiques ; le manque de matériel de sonorisation. A cela, il faut ajouter la rareté d'activités d'animation qui peuvent donner vie aux MJC. A titre illustratif, on peut citer le cas de la Maison des Jeunes et de Culture de Mirriah où c'est la salle de la bibliothèque qui sert de bureau au directeur; le cas de Doutchi où la fourniture d'eau et l'électricité viennent d'être rétablies; le cas d'Aguié où le directeur partage une salle commune avec ses agents, etc.
C'est que, dans beaucoup de Maisons des Jeunes, il y a une insuffisance de salles pour abriter les différents services rattachés tels que la bibliothèque, la salle des jeux, le bureau du directeur, etc.
Au niveau d'autres MJC, on constate l'effondrement des murs et des gradins ; la dégradation totale des podiums et l'impraticabilité des pistes de spectacle. Certaines de ces Maisons des Jeunes sont restées sans activité depuis plus de trois ans, tandis que pour d'autres vivent cette léthargie totale depuis au moins huit ans. Cette situation est surtout due au manque d'initiative des responsables qui, au lieu d'organiser des activités génératrices de ressources pour financer leurs projets, attendent toujours que ce financement leur vienne d'ailleurs, soit des partenaires extérieurs, soit des autorités locales.
A Mirriah, le directeur de la MJC, M. Moussa Bounou, ne partage pas cet attentisme. Il estime que c'est d'abord aux responsables de faire le premier pas, afin que permettre aux partenaires d'apprécier, et de voir dans quelle mesure ils pourraient s'intéresser aux activités de ces centres d'animations des jeunes. Pour lui, les responsables de ces services doivent s'adonner à l'entretien et à la promotion de leurs activités. ''Malheureusement, beaucoup d'entre eux, malgré leurs compétences, n'arrivent pas à faire la différence ; ils continuent toujours à attendre, alors qu'ils sont payés à la fin de chaque mois'', ajoute-t-il. M. Moussa Bounou insiste sur le fait que les responsables doivent recréer les cadres de loisir et de distraction des jeunes, afin de gagner leur confiance et pouvoir les associer à certains travaux concourant à l'amélioration et la promotion des Maisons des Jeunes.
Cette vision de M. Moussa Bounou, il l'a mise en pratique, en finançant certains travaux d'entretien du service sur fonds propres. C'est ainsi que le mur de clôture de la MJC qui a pu être reconstruit. ''A mon arrivée, quand j'ai constaté cette situation déplorable, je me suis vite investi, et j'ai requis la collaboration des jeunes de la commune qui m'ont beaucoup aidé pour le reconstruire. Aujourd'hui, le résultat de ce travail une fierté de tout le monde'', a-t-il indiqué.