Le chef du régime militaire au Niger, le général Abdourahamane Tiani, s’est entretenu mardi au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pour discuter notamment du "renforcement" de leur coopération sécuritaire, indique un communiqué oficiel nigérien.
"Les deux chefs d’Etat" ont "échangé sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire" entre la Russie et le Niger "pour faire face aux menaces actuelles", précise un communiqué lu à la radio publique nigérienne, quand les attaques jihadistes minent le Sahel.
Le général Tiani, qui dirige le Niger depuis le renversement du président civil Mohamed Bazoum en juillet dernier, y a exprimé ses "remerciements pour le soutien" de la Russie apporté au Niger et à la "lutte" de ce pays sahélien pour la "souveraineté nationale", d’après la même source.
Un communiqué du Kremlin rapporte que les deux parties ont exprimé leur "disposition à activer un dialogue politique et à développer une coopération mutuellement avantageuse dans divers domaines". "Un échange de points de vue sur la situation dans la région du Sahara et du Sahel a également été mené, en mettant l’accent sur une coordination des actions pour assurer la sécurité et la lutte contre le terrorisme", a indiqué Moscou.
L’entretien s’est déroulé, côté nigérien, en présence du Premier ministre Ali Mahaman Lamine
Zeine, du ministre de la Défense, le général Salifou Mody et celui de l’Intérieur, le général
Mohamed Toumba, selon le communiqué nigérien.
Mi-mars, le Niger avait dénoncé avec "efet immédiat" l’accord de coopération militaire avec les Etats-Unis, remettant en question la présence d’un peu plus de 1.000 soldats américains au Niger.
Le Niger, comme le Burkina et le Mali voisins, est confronté à des violences jihadistes récurrentes et meurtrières depuis des années, perpétrées par des groupes jihadistes afiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique.
Dans ces trois pays, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’Etat militaires
successifs depuis 2020.
En outre, ces trois anciennes colonies françaises ont tourné le dos à Paris et se sont rapprochés économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) avec pour objectif de créer une fédération.
Mi-janvier, la Russie avait déjà annoncé avoir convenu d’"intensifier" sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s’était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires. Des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.
Niger, Burkina Faso et Mali ont annoncé fin janvier qu’ils quittaient la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et ont fondé une force conjointe contre les groupes jihadistes.
Cet entretien du président Poutine avec le général Tiani intervient quatre jours après une attaque dans une salle de concert en banlieue de Moscou, revendiquée par l’Etat islamique et qui a fait au moins 139 morts.