Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a officialisé la dissolution de l'ensemble des conseils municipaux, des conseils de ville, et des conseils régionaux à travers le Niger. Cette décision radicale, annoncée via une ordonnance signée ce jeudi 04 Avril 2024, marque un tournant dans la gestion administrative et politique des collectivités locales du pays.
Selon le texte de l'ordonnance, cette dissolution concerne toutes les strates de l'administration territoriale locale, depuis les communes rurales jusqu'aux conseils régionaux, englobant les communes urbaines, les villes et les arrondissements communaux. En lieu et place de ces conseils désormais dissous, le régime prévoit la mise en place d'administrateurs délégués qui seront chargés de la gestion administrative des différentes entités.
Les futurs administrateurs délégués, dont la nomination se fera par décret du Président du CNSP sur proposition du Ministre de l'Intérieur, auront pour mission d'assurer l'administration et la coordination des affaires locales. En attendant leur nomination, le texte précise que les secrétaires généraux de ces différentes entités prendront en charge la gestion des affaires courantes, assurant ainsi une continuité administrative.
Cette mesure touche directement les 265 communes du Niger, réparties à travers les huit régions du pays, et soulève de nombreuses interrogations quant à l'avenir de la gouvernance locale et de la décentralisation dans le pays. Elle représente un changement significatif dans la structure administrative du Niger, centralisant davantage le pouvoir entre les mains du gouvernement central et du CNSP.
Les motivations derrière cette dissolution et la nomination prochaine d'administrateurs délégués restent à être pleinement expliquées par les autorités. Cependant, cette décision pourrait être interprétée comme une volonté de réorganiser en profondeur l'administration territoriale du Niger, peut-être en réponse à des défis de gouvernance locale ou en anticipation de réformes administratives plus larges.
Ce bouleversement administratif survient dans un contexte national complexe, marqué par des défis sécuritaires, économiques, et sociaux.