Le mardi 9 avril 2024, à la Mosquée des Grandes prières de Niamey, les fidèles musulmans du Niger ont célébré l'Aïd El-Fitr, marquant ainsi la fin du jeûne du mois de Ramadan. Le Chef de l'État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a pris part à la prière, renforçant l'esprit de fraternité et de pardon au sein de la communauté musulmane. Parmi les fidèles du premier rang se trouvait l'ancien président Issoufou Mahamadou, suscitant des réactions sur les réseaux sociaux.
D'un côté, certains Nigériens réclament l'arrestation de Mahamadou Issoufou, l'accusant d'avoir mené une gestion désastreuse du pays pendant ses dix années au pouvoir, caractérisée par le clanisme, le favoritisme et la compromission des intérêts nationaux. Depuis l'avènement du Conseil national de salut public (CNSP) en juillet 2023, ces voix se font de plus en plus fortes, soutenues par la dénonciation par le CNSP des accords militaires signés sous le mandat d'Issoufou Mahamadou, accusés de mettre en péril la souveraineté nationale du Niger. Des manifestations pacifiques sont prévues dans tout le pays pour exiger son arrestation pour haute trahison, renforçant ainsi la pression sur l'ancien président, considéré comme le responsable de tous les maux du pays.
D'un autre côté, certains défendent le droit d'Issoufou Mahamadou de participer à la prière à la grande mosquée de Niamey. Ils soulignent qu'il n'est ni en prison ni sous le coup d'une procédure judiciaire, et qu'en tant que musulman, il a le droit de pratiquer sa religion librement. Refuser son accès à la mosquée pourrait être perçu comme une violation de sa liberté de culte et ternir l'image du Conseil national de salut public sur la scène internationale. De plus, sa présence au palais présidentiel après la prière est considérée comme une tradition, et son exclusion pourrait être interprétée comme une humiliation publique.
Dans cette période de transition politique, il est essentiel de trouver un équilibre entre la justice et la stabilité. Alors que certains appellent à l'arrestation d'Issoufou Mahamadou pour ses actions passées, d'autres insistent sur le respect de ses droits fondamentaux, y compris sa liberté de culte. La manière dont le Conseil national de salut public gère cette situation délicate déterminera en grande partie la direction que prendra le Niger dans les mois à venir.