La production a redémarré samedi dans les deux mines d'uranium exploitées par le géant du nucléaire français Areva au Niger, après des semaines d'interruption pour des raisons de maintenance, a appris l'AFP de sources concordantes.
"A l'heure où je vous parle, les machines tournent et la production a repris ce samedi matin même à la Cominak (Compagnie minière d'Akokan, une des deux mines), a indiqué à l'AFP Salifou Chipkaou, secrétaire général du Syndicat national des miniers et assimilés du Niger (SYNAMIN), joint au téléphone à Arlit, la citée minière du nord du Niger.
"La direction d'exploitation de la Cominak a répercuté ce matin lors d'un +briefing+ les instructions de sa hiérarchie en vue de la reprise dès ce jour de la production", a expliqué M. Chipkaou qui travaille également à la Cominak.
La production a également repris à la Société des mines de l'Aîr (Somaïr), l'autre mine, selon des agents de cette société. "Les mêmes instructions ont été données à la Somaïr où la production a aussi repris ce samedi matin", a affirmé à l'AFP Ramar Illétoufag, un agent de la Somaïr.
"Je confirme que les machines sont en marche et que la production a bien redémarré à la Somaïr", a dit Almoustapha Alhacen, un autre travailleur de la Somaïr.
Contacté par l'AFP, un porte-parole d'Areva a confirmé "la fin de la maintenance" dans les deux sites samedi.
D'après Salifou Chipkaou, les travaux de maintenance n'ont pourtant duré que du 25 au 31 décembre à la Cominak et du 1er au 25 janvier à la Somaïr. Invoquer la maintenance pour justifier l'arrêt de l'extraction relève donc de la "mauvaise foi", a-t-il observé.
Areva et le gouvernement nigérien sont en négociations tendues au sujet de la Somaïr et de la Cominak, exploitées par le géant français dans le nord du pays depuis le début des années 1970 et dont les contrats d'exploitation sont arrivés à échéance fin décembre.
Le 18 janvier, le ministre nigérien des Mines, Oumarou Hamidou Tchiana, a indiqué que son gouvernement a signé un décret pour permettre à ces mines de fonctionner.
Niamey souhaite qu'une loi minière adoptée en 2006 (qui notamment supprime les exonérations fiscales), à laquelle Areva n'est pour l'instant pas soumise, soit appliquée.