Soumana Idrissa Maiga, Directeur du journal privé « L’Enquêteur » a été interpellé jeudi après-midi par la Police judiciaire avant d’être placé en garde à vue suite à son audition qui a duré jusqu’à tard dans la nuit. Selon CAP-Medias, cette interpellation fait suite à la parution d’un article dans l’édition du quotidien en date du 25 avril et qui est titré : « Installation présumée d'équipements d'écoute par plusieurs agents russes sur les bâtiments officiels : qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ? ». Il y a quelques jours, c’est un autre journaliste, Ousmane Toudou, ancien Directeur de la radio Anfani et ex conseiller en communication des anciens présidents Issoufou et Bazoum qui a été interpellé et reste toujours gardé à vue.
Selon les informations données par les membres du Cadre d'Actions des Professionnels des Médias (CAP-Medias Niger), c’est aux environs de 17h30 que le Directeur de Publication du principal quotidien privé du pays a été interpellé et conduit à la Police Judiciaire (PJ) où il a été auditionné jusqu’aux environs de minuit. Par la suite, Soumana Idrissa Maiga a été placé en garde à vue dans les locaux de la PJ de Niamey.
Selon les mêmes sources, son interpellation serait liée à la publication d’un article en Une de la parution du quotidien du jeudi 25 avril 2024 et titré : « Installation présumée d'équipements d'écoute par plusieurs agents russes sur les bâtiments officiels : qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ? ».
Fondateur du principal quotidien privé du Niger, qui parait depuis une vingtaine d’année, « Maiga L’Enquêteur » comme on l’appelle dans le milieu de la presse nationale a été à maintes reprises inquiété pour ses articles critiques notamment sous l’ancien régime de la Renaissance. Au lendemain des évènements du 26 juillet 2023, il était un des premiers soutiens des militaires du CNSP avant que la ligne éditoriale de son journal ne change radicalement ces derniers temps avec des articles qui tirent à boulet rouge sur la gestion des autorités de la transition.
L’interpellation du DirPub de l’Enquêteur intervient dans un contexte marqué par des tensions entre la presse et les militaires au pouvoir. Il y a quelques semaines, le ministère de l’Intérieur a même dissous la Maison de la Presse, le cadre fédérateur des associations professionnelles des medias du pays. Il y a une dizaine de jours, c’est un autre journaliste, Ousmane Toudou, ancien Directeur de la Radio privé Anfani, qui a été interpellé et depuis gardé à vue au niveau de la section de recherche de la gendarmerie nationale. Avant lui, un autre homme des médias, Ben Hameye Mohamed, ancien attaché de presse de Bazoum et directeur technique de la DGDSE (services spéciaux) au moment du coup d’Etat, a été arrêté, gardé à vue pendant plusieurs semaines et transféré par la suite à la prison de haute sécurité de Koutoukalé.