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Media : le journaliste Idrissa Soumana Maiga écroué à la maison d’arrêt de Niamey pour « atteinte à la défense »

Publié le mercredi 1 mai 2024  |  actuniger.com
Idrissa
© Autre presse par Dr
Idrissa Soumana Maiga, Directeur de publication du quotidien privé «L’Enquêteur»
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Après quatre (04) jours de garde à vue, le Directeur de publication du quotidien privé « L’Enquêteur », Idrissa Soumana Maiga, a été placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt de Niamey, ce lundi 29 avril 2024, après sa présentation à un juge. Il est poursuivi pour « atteinte à la Défense », un chef d’accusation passible de dix (10) ans de prison. Pour rappel, le fondateur du principal quotidien privé du pays a été interpellé jeudi dernier par la Police Judiciaire (PJ) suite à la publication d'un article faisant cas de l'installation par les partenaires russes, de systèmes d'écoutes sur des bâtiments officiels à Niamey. Après les organisations professionnelles de la presse du Niger, Reporters Sans Frontières (RSF) a, dans un communiqué, dénoncé « une détention arbitraire » et demandé « l’abandon des poursuites » contre le journaliste.

Le Fondateur et Directeur de publication du principal quotidien du Niger « L’Enquêteur », vient de passer ce mardi sa première nuit à la prison civile de Niamey. La veille, en effet, il a été placé sous mandat de dépôt après sa présentation à un juge du Tribunal de Grande Instance hors classe de Niamey qui l’a inculpé pour « atteinte à la défense nationale ».

Le journaliste Idrissa Soumana Maiga a été interpellé le jeudi 25 avril au siège de son journal, par des agents de la Police Judiciaire (PJ) qui l’ont amenés dans leurs locaux de la capitale où il a été auditionné le même jour par rapport à un article publié dans l’édition du même jour de son journal et qui s’interrogeant sur les conséquences de l’installation présumée d'équipements d’écoute sur les bâtiments officiels par des agents russes. Un article qui s’appuie sur des éléments préalablement rapportés par le journal français « Le Figaro ».

Après donc quatre (04) jours de garde à vue, le directeur de publication du quotidien L’Enquêteur, Soumana Idrissa Maïga, a été placé sous mandat de dépôt le lundi 29 avril. Le journaliste est désormais incarcéré à la prison civile de Niamey, la capitale du pays et la date de son procès n’est pas encore indiquée. Selon son avocat, il est poursuivi pour « atteinte à la défense nationale », un chef d’accusation passible de dix (10) ans de prison. « La loi sur la presse est totalement mise de côté », a estimé son avocat Me Ousmane Ben Kafougou qui reprend ainsi les inquiétudes de plusieurs organisations socioprofessionnelles de la presse et de défense des droits humains du pays à l’image de CAP-Medias-Niger ou l’ANLC-Transparency International, section du Niger.

Une dénonciation arbitraire pour RSF qui demande la libération de « Maiga L’Enquêteur »

Dans un communiqué, Reporters sans frontières (RSF) a aussitôt dénoncé une « détention arbitraire » et demandé l’abandon des poursuites contre le journaliste Maiga. « En emprisonnant le journaliste Idrissa Soumana Maiga qui n’a fait que s'interroger sur une préoccupation légitime, les autorités nigériennes envoient un terrible avertissement à tous ses confrères : la couverture de certains sujets d’intérêt général est passible de poursuites, pouvant mener à une longue détention, bien que la loi ait dépénalisé les délits de presse. Cela risque de pousser les médias à s’autocensurer. Nous demandons l’abandon des charges retenues contre le journaliste et sa libération immédiate », a déclaré Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Selon RSF, « l’emprisonnement arbitraire » du directeur de publication de L'Enquêteur est un « nouveau signal alarmant » pour la liberté de la presse au Sahel avant de souligner que L’espace médiatique s’est considérablement restreint au Niger depuis le coup d’État de juillet 2023. L’ONG internationale a rappelé que la journaliste Samira Sabou a ainsi passé plus d’une semaine en « détention sécrète » en octobre 2023, estimant qu’il s’agit-là d’ « un climat de peur qui pousse les journalistes à l’autocensure ».

A.Y. Barma
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