La Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest a annoncé son intention de racheter des titres publics du Niger pour un montant de 77 milliards FCFA. L’opération prévue pour le 7 mai prochain intervient dans un contexte où ce pays, après une période de sanctions récemment levées par la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a effectué son retour sur le marché des titres publics le 26 avril 2024, en mobilisant 457 milliards FCFA répartis sur 3 instruments différents.
Selon les informations, l’opération de rachat de la BCEAO cible spécifiquement les titres nigériens dont le temps restant avant échéance est compris entre 3 mois et 3 ans. Lors de sa dernière émission, le rendement moyen pondéré des bons à 364 jours s'élevait à 9,30%, tandis que celui des obligations à 3 ans atteignait 9,35%.
Pour encourager les banques à participer sans crainte à l'opération de rachat en perspective, la banque centrale a précisé que celles-ci peuvent céder les titres nigériens sans nécessiter de réajustement à la baisse de leur valeur comptable, même si le prix de vente actuel (prix de marché) est inférieur à leur valeur comptable initiale.
Les observateurs estiment que ce rachat par la BCEAO devrait aider le Niger dans la gestion de sa dette publique en allégeant le fardeau des paiements d'intérêts et en refinançant les obligations arrivant à échéance, d'autant plus que le pays est en pleine restructuration de sa dette vis-à-vis des investisseurs régionaux. Une grande partie des 457 milliards FCFA mobilisés la semaine dernière serait destinée à rembourser les arriérés accumulés depuis les sanctions.
L'État s'était engagé à régler les intérêts échus ainsi que le capital dû. Un paiement de la moitié des intérêts échus était prévu pour le 26 avril 2024, jour de l’émission, suivi du reste dans un délai de 30 jours après la restructuration projetée pour le principal, avait annoncé Umoa-Titres.
Ce soutien de la Banque centrale est essentiel pour le Niger qui cherche également à diversifier ses partenariats économiques. Plus tôt en avril, le pays sahélien a signé avec la China National Petroleum Corporation un mémorandum d’entente pour la commercialisation de son pétrole brut. Selon cet accord, il recevra une avance de 400 millions USD de la part de la CNPC, somme qui sera restituée avec un intérêt de 7% dans les 12 mois suivants.