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Enlèvement du fret nigérien depuis le Togo : les véhicules immatriculés au Bénin exclus du marché

Publié le mercredi 15 mai 2024  |  actuNiger
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© aNiamey.com par Aly O.
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C’est une note de rappel diffusé à travers les médias mais qui prend tout un sens particulier dans le contexte actuel marqué par des tensions entre Niamey et Cotonou. Dans un communiqué en date du 11 mai, le ministre des Transports et de l’Equipement a rappelé aux opérateurs que conformément à l’accord bilatéral signé entre les deux pays, l’enlèvement au port de Lomé des marchandises à destination du Niger se fera exclusivement via des véhicules immatriculés au Niger et au Togo et, exceptionnellement, par des véhicules immatriculés au Mali, au Burkina Faso et au Ghana. Ce qui de facto, exclut les camions immatriculés au Bénin et constitue une autre pomme de discorde dans la brouille entre les deux pays.



Dans le communiqué, le ministre des Transports et de l’Equipement a porté à la connaissance de l’ensemble des acteurs de la chaine du transport notamment les chargeurs, les transporteurs, les armateurs ainsi que les transitaires, assureurs et autres, que « l’enlèvement du fret nigérien au port de Lomé et en tout lieu du territoire de la République Togolaise est exclusivement réservé aux véhicules immatriculées au Niger et au Togo conformément à l’accord bilatéral de transport routier entre la République du Niger et la République togolaise ». Toutefois, précise le document, « en cas de forte demande et sur autorisation exceptionnelle du Ministre des Transports et de l’Equipement, les véhicules immatriculés au Burkina Faso, au Mali et au Ghana peuvent participer à l’enlèvement dudit fret ».

Et le ministre d’indiquer que « le gouvernement du Niger attache du prix au respect de ces dispositions » avant d’inviter les opérateurs de transport et toutes les parties concernées à veiller à « l’application stricte » de ces directives, sous peine de « sanctions prévues par la règlementation en vigueur » pour les contrevenants. Du reste, et selon le communiqué signé par le ministre des Transports et de l’Equipement, le colonel-major Salissou Mahaman Salissou, le Conseil nigérien des utilisateurs des transports publics (CNUT) ainsi que les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont été instruits pour veiller à l’application stricte de ces mesures.

Surenchères

Si la mesure se justifie en ce sens qu’elle va d’abord profiter aux transporteurs et autres acteurs des transports du Niger et du Togo ainsi que de leurs partenaires de la sous-région, il importe de souligner qu’elle intervient dans un contexte assez particulier. Il convient de souligner d’ailleurs que depuis août dernier et les sanctions de la Cédéao et de l’Uemoa, le port de Lomé a supplanté celui de Cotonou comme principale porte d’entrée des marchandises à destination du Niger à travers le corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey. Et malgré la levée des sanctions, fin février dernier, le Niger a décidé de garder ce corridor certes assez long, coûteux et risqué.

La directive des autorités nigériennes exclut, en effet, les opérateurs béninois du très juteux marché de l’enlèvement du fret nigérien à partir du port de Lomé. Il faut dire que les relations entre le Niger et le Bénin traversent actuellement une période assez tumultueuse qui a débuté au lendemain des évènements du 26 juillet 2023 avec le renversement du régime de l’ancien président Bazoum Mohamed par les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Depuis la semaine dernière, la tension s’est davantage exacerbée entre Niamey et Cotonou suite à la décision des autorités béninoises de bloquer l’enlèvement du pétrole brut nigérien destiné à l’export à partir du port de Sèmè-Podji. Une décision que le président Talon justifie par le maintien de la fermeture de la frontière terrestre du Niger par le régime du général Tiani qui soupçonne le Bénin d’abriter des bases militaires françaises pour déstabiliser le pays à partir du territoire de son voisin. Ce que les autorités béninoises récusent tout en adoptant d’autres mesures de rétorsion comme l’exportation frauduleuse des céréales à travers la frontière entre les deux pays. Alors que des voix plaident pour l’apaisement entre les deux pays voisins, l’heure est visiblement à la surenchère entre les autorités des deux pays qui n’échangent plus désormais que par médias interposés et à travers des déclarations et des mesures qui affectent de jour en jour leurs économies.

A.Y.B
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