Une délégation américaine de haut niveau est arrivée à Niamey pour discuter du plan de
retrait des troupes américaines exigé par le régime au Niger, a annoncé mercredi le ministère
nigérien de la Défense.
Une délégation de "haut niveau" du Pentagone, conduite par Christopher Maier, adjoint au
secrétaire à la Défense chargé des Opérations spéciales et des conflits de faible intensité, a
été reçue mercredi par le ministre nigérien de la Défense, le général Salifou Modi, afirme son
ministère dans un communiqué.
La délégation est également composée du général Dagvin Anderson, directeur du
développement des Forces inter-armées au département américain de la Défense.
Celle-ci "est mandatée pour présenter" au Niger "le projet du plan de retrait" des forces
américaines après que Niamey a jugé "illégale" leur présence, précise le régime.
Ce projet de retrait "sera discuté avec des experts militaires nigériens" et vise un "retrait en
ordre" et "en toute sécurité dans les meilleurs délais" des soldats américains, assure le
ministère.
Selon Niamey, il s'agit de "la première rencontre oficielle" depuis la dénonciation en mars de
l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-unis par le régime militaire
nigérien issu du coup d'Etat du 26 juillet.
Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses soldats déployés dans le cadre de la lutte
antijihadiste. Leur nombre est estimé à 650 auxquels s'ajoutent quelques centaines de
contractuels.
Mardi, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine avait afirmé que le Niger avait
rompu sa coopération militaire en raison de "menaces" proférées par des oficiels
américains.
Selon lui, Washington aurait menacé les autorités de Niamey de sanctions si le Niger signait
un accord pour vendre l'uranium qu'il produit à l'Iran. Il a toutefois assuré que "rien" n'avait
été signé avec Téhéran à ce sujet.
Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez
(nord) construite pour 100 millions de dollars.
La coopération américaine pour l'aide au développement devrait quant à elle se poursuivre
avec un nouvel accord d'un montant de près de 500 millions de dollars sur trois ans, selon le
ministère nigérien des Afaires étrangères.