Le ministre béninois des Mines s'est rendu à Niamey pour une visite de travail de deux jours afin de trouver "une porte de sortie" sur l'exportation du pétrole nigérien via le littoral béninois, compromise par la brouille diplomatique entre les deux Etats.
A Niamey lundi et mardi, le ministre béninois des Mines, Samou Seïdou Adambi, était également "porteur d'un message" du président Patrice Talon au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis son coup d'Etat en juillet dernier. Ce dernier "n'a pas voulu (le) recevoir", a déclaré le ministre mercredi soir lors d'un point presse à Cotonou.
Le Niger a inauguré en novembre un oléoduc géant qui doit permettre l'acheminement jusqu'au Bénin du pétrole brut extrait du gisement d'Agadem (sud-est) par la China National Petroleum Corporation (CNPC), une société pétrolière appartenant à l'Etat chinois.
Mais le premier chargement de pétrole nigérien au port de Sèmè Kpodji n'a eu lieu que le 19 mai.
Il avait été suspendu d'abord à cause de la fermeture des frontières entre le Niger et ses voisins après les sanctions imposées à Niamey par l'organisation ouest-africaine Cedeao, à la suite du coup d'État qui a renversé le président Mohamed Bazoum en juillet 2023.
Le refus du Niger de réouvrir sa frontière avec le Bénin malgré l'annonce de la fin des
sanctions en février a ensuite empêché que le pétrole ne transite par le Bénin.
Il a fallu la médiation de la société chinoise Wapco, partenaire du Bénin et du Niger pour la gestion de l'oléoduc, pour convaincre les deux parties de lancer le premier chargement.
Mais le président béninois Patrice Talon avait laissé entendre mi-mai que les chargements
suivants ne se feraient que si le Niger réouvrait complètement sa frontière avec le Bénin, ce qui n'est toujours pas le cas.
La rencontre du ministre des Mines du Bénin avec son homologue nigérien s'est faite encore
une fois à la demande du partenaire Wapco, que le ministre a jugé "déboussolé, découragé au terme de notre réunion car ne sachant pas quelle est la porte de sortie".
A l'issue des deux jours de réunion, aucune solution ne semble avoir émergé.
Au sujet de l'ouverture côté nigérien de la frontière terrestre, "il a été dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau avec une solution à trouver dans les meilleurs délais possibles", a expliqué le ministre béninois.
"Le Bénin va continuer à jouer son rôle dans les relations bilatérales" avec le Niger "mais aussi dans les obligations qui sont les nôtres dans le projet de pipeline", a-t-il conclu.