Près de 20 millions de personnes dans cette région sont menacées par diverses situations. Les Nations unies ont lancé hier lundi 3 février, un appel aux dons pour réunir deux milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) afin de venir en aide à près de 20 millions de personnes vivant dans la région du Sahel. Les conflits au Mali, au Nigeria, au Soudan et en Centrafrique ont entraîné des pénuries alimentaires, a souligné le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu. Les problèmes qui secouent cette bande semi-aride s’étirant au sud du Sahara, de l’Atlantique à la mer Rouge, contraignent également l’Onu à venir en aide aux réfugiés. Plus de 1,6 million de personnes ont fui leur domicile et la moitié d’entre elles ont trouvé refuge en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, des pays qui peinent à gérer cet afflux.
L’Onu craint toutefois de ne pouvoir réunir la somme jugée nécessaire en raison d’un contexte économique difficile pour la plupart des donateurs potentiels, déjà sollicités à hauteur de 6,5 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) pour la Syrie. L’Onu n’a pu réunir que 60% de la somme réclamée l’an dernier pour le Sahel (1,72 milliard de dollars soit 1,3 milliard d’euros). “Cette année, ça passe ou ça casse pour le Sahel”, a déclaré Robert Piper, coordinateur humanitaire de l’Onu pour la région. “C’est l’année durant laquelle nous verrons si nous pouvons passer de la théorie à la pratique et si les travailleurs humanitaires peuvent collaborer avec les gouvernements et inverser cette situation qui s’est détériorée année après année”, a-t-il dit.
L’insécurité alimentaire, qui se définit par l’incapacité d’une population à répondre à ses besoin alimentaires pour des raisons climatiques ou à cause d’un conflit, a presque doublé l’an dernier dans la région, déjà frappée par des périodes de sécheresse, de fortes pluies, des épidémies ou des invasions de criquets migrateurs.