Plus de 269 soldats américains sur 946 ont déjà quitté le Niger, à la suite d’un accord signé en
mai entre Washington et le régime militaire de Niamey qui a voulu ce départ, ont annoncé
vendredi les deux parties dans un communiqué conjoint publié à Niamey.
"Depuis la signature de l’accord sur le retrait des troupes américaines le 19 mai 2024, plus de
269 éléments sur 946 et plusieurs tonnes de matériels ont déjà quitté le Niger", indique le
communiqué signé par le chef d’état-major de l’armée de terre du Niger, le colonel Mamane
Sani Kiaou, et le général de division Kenneth Ekman, du ministère américain de la Défense.
Il a été publié à l’occasion d’une cérémonie à la base militaire 101 à Niamey organisée pour le
départ d’autres soldats américains dont le nombre n’a pas été précisé et qui, précise le texte,
marque "le début oficiel du retrait du personnel et des équipements militaires américains".
Ce nouveau départ à bord d’un C130, "marque le début d’une série de plusieurs rotations de
gros porteurs pour le rapatriement du personnel et du matériel conformément à l’accord du
19 mai".
Cet "accord de désengagement" des troupes américaines précisait que des forces avaient
déjà quitté le Niger et que le dernier soldat américain devra être parti "au plus tard le 15
septembre 2024".
Il avait été conclu deux mois après la dénonciation de l’accord de coopération militaire avec
les Etats-Unis par le régime de Niamey, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, en juillet 2023.
"Afin de permettre un retrait en bon ordre et en toute sécurité, une commission mixte de
désengagement à été mise en place pour faciliter la coordination", précise le communiqué de
vendredi.
Il ajoute que "les deux parties se sont engagées à ne ménager aucun efort pour la réussite de
ce retrait", notamment pour "la protection et la sécurité des forces américaines".
Elles s’engagent en outre "à poursuivre la coopération dans des domaines d’intérêt commun"
et "rappellent que ce retrait des forces américaines n’aura aucune incidence sur les relations
actuelles" entre Washington et Niamey.
Après le coup d’Etat qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum, le régime militaire
avait exigé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française qui participaient
à lutte contre les groupes jihadistes qui frappent le Niger. Le dernier soldat français était parti
le 22 décembre.
Niamey a ensuite obtenu le retrait des Américains qui disposaient notamment d’une base de
drones à Agadez (nord) utilisée dans la lutte anti-jihadiste.
Dans le même temps, Niamey s’est rapproché de la Russie qui a acheminé des instructeurs et
du matériel militaire, en avril et en mai.