Avec des taux respectifs de 11 %, 3,7 % et 3,1 %, le Niger, Burkina Faso et le Bénin ont enregistré les plus forts taux d'inflation en avril 2024 au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a rapporté Agence Ecofin ce mercredi 12 juin.
Les trois pays ont ainsi distancé la Guinée-Bissau, dont le taux s'élève à 2,9 %, et le Mali, avec un taux de 0,9 %.
Toujours selon notre source, ce rapport tiré du bulletin mensuel de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) indique que des perturbations économiques et tensions géopolitiques sont les causes de ces hausses significatives de l’inflation au Niger, Burkina Faso et au Bénin.
En effet, la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger, ainsi que les sanctions économiques de la CEDEAO au Burkina Faso après le coup d'État, ont contribué à une rareté des produits alimentaires et à une hausse des prix.
Par ailleurs, en avril, le Sénégal et le Togo ont enregistré une baisse de leur taux d'inflation, tandis que la Côte d'Ivoire a maintenu son taux stable. Globalement, l'inflation dans l'UEMOA a atteint 3,7 % en avril 2024, contre 2,9 % en mars, principalement en raison de la hausse des prix des produits alimentaires et du logement.
Malgré cette hausse continue depuis janvier 2024 (2,7 %), le Comité de politique monétaire de la BCEAO a décidé en mars de maintenir le taux directeur principal à 3,5 %, cherchant à stabiliser l'économie régionale face aux défis actuels. Pour les mois de mai et juin 2024, la BCEAO anticipe une stabilité du taux d'inflation à 3,7 %, en raison des tensions persistantes sur les prix des céréales, particulièrement dans les pays sahéliens qui ont souffert d'une baisse de la production agricole en 2023/2024.