Dans un communiqué de presse, daté du samedi 15 juin, le Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme (RJDH) a critiqué vivement la récente modification de la loi 2019-33 du 03 juillet 2019 sur la cybercriminalité au Niger, la qualifiant de "net recul pour la liberté de la presse et la liberté d'opinion".
La nouvelle loi, signée par le général Abdourahamane Tiani le 7 juin, prévoit des peines sévères allant jusqu'à trois ans de prison et des amendes de cinq millions de francs CFA pour diffamation ou injures par voie électronique. Pour diffusion de données perturbant l'ordre public ou portant atteinte à la dignité humaine, les peines peuvent aller jusqu'à cinq ans de prison et des amendes similaires.
À l'issue de sa session extraordinaire, le RJDH a appelé à la modification de cette loi pour garantir la liberté d'expression tout en respectant la dignité humaine et la sécurité.
“Pour mieux garantir la liberté de la presse, le Niger a opté pour la dépénalisation des délits commis par voie de presse à travers la loi portant régime de la liberté de la presse. Au sens de cette loi, aucun journaliste ne doit en principe faire l'objet de détention pour les faits commis dans l'exercice de son métier, notamment pour la diffamation et l'injure” a rappelé la faîtière.
Et d'ajouter “ Pire la modification apportée ne se limite pas à rétablir les sanctions pénales prévues par la législation antérieure mais aggrave les peines de prison et d'amende”.
Le RJDH a souligné que la nouvelle loi risque de provoquer peur et autocensure chez les journalistes.