L’université de Niamey est sans doute un joyau, un lieu d’apprentissage tenu par des hommes pleins de savoirs et qui, face aux défis et enjeux de développement, s’érigent en donneurs de leçons, avec cette conviction qu’ils sont les meilleurs en tout. Pourtant, en termes d’organisation et de méthode, ça pèche gravement. La gestion administrative et financière est un véritable cafouillis. Un cafouillis dont les enseignants- chercheurs tirent toutefois leur épingle du jeu, laissant à un sort peu enviable les enseignants-vacataires. Le retard accusé, chaque année, dans le paiement des vacations, frise l’oubli, voire l’insouciance, source d’absence de considération pour ces collaborateurs dont les enseignements complémentaires permettent à l’université de boucler ses obligations académiques. Pour voir ses émoluments payés, l’enseignant-vacataire attend un an plein. 12 mois d’attente insolite durant lesquels il est obligé, s’il ne veut pas constituer une source de blocage pour les activités académiques, de faire violence sur lui pour reprendre les cours. En attendant que le Rectorat daigne penser à son cas. En vérité, c’est sur toute la chaîne, la faculté pouvant traîner avant de transmettre les documents de vacation.
Un an d’attente pour être payé pour des cours de vacation peut paraître incroyable pour beaucoup de gens, particulièrement lorsqu’on leur dit que ça parle de l’université Abdou Moumouni. Pourtant, c’est la triste réalité. Cette pratique, qui n’honore pas les auteurs, persiste d’année en année si bien que de nombreux collaborateurs ont décidé d’arrêter. Comme quoi les donneurs de leçons ne sont pas forcément des exemples.