Suite à l’attaque perpétrée par des individus armés, hier vendredi 21 juin, contre une délégation du préfet de Bilma, au cours de laquelle le commandant Amadou Torda et six (06) de ses collaborateurs ont été enlevés par les assaillants, le corps sans vie d’un officier de la Garde Nationale du Niger (GNN) a été retrouvé à quelques kilomètres des lieux du drame. L’attaque a eu lieu à Agueur, à une quinzaine de kilomètres de Bilma, alors que la délégation préfectorale revenait de Dirkou où elle avait assisté à une séance de lecture du Saint Coran pour la paix et la cohésion sociale au Niger, à l’initiative d’une coalition d’associations locales. Cette attaque survient également à la veille du lancement officiel, par les autorités de transition, des travaux d’exploitation par la SONIDEP des blocs pétroliers « Bilma » et des rendus de la CNPC, une cérémonie prévue à Agadaem, dans la même zone où pullulent des bandits armés et des trafiquants de tout acabit. Cette région est également le théâtre d'opérations du Front de Libération Patriotique (FPL), un mouvement rebelle apparu en août dernier au lendemain du coup d’État contre Bazoum Mohamed, et qui a récemment menacé de s’attaquer aux installations pétrolières pour soutenir ses revendications dirigées principalement contre le régime militaire du CNSP.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée plus de 24heures après les faits alors que les recherches se poursuivent pour retrouver les assaillants ainsi que les membres de la Délégation du Préfet de Bilma, un département de la région d’Agadez, à l’extrême nord-est du pays. Selon des sources locales et sécuritaires, dans la journée du vendredi 21 juin 2024 dans la journée, le véhicule de fonction qui transportait le commandant Amadou Torda et six (06) de ses collaborateurs dont des officiers de la Gendarmerie et de la Garde nationale, a été attaqué par des individus armés non identifiés venus à bords de deux (02) véhicules. L’attaque a eu lieu à Agueur, à une quinzaine de kms de Bilma alors que la délégation préfectorale revenait de Dirkou où elle a pris part à une séance lecture du Saint Coran pour la paix et la cohésion sociale au Niger, à l’initiative d’une coalition d’associations locales.
Selon les mêmes sources, il y a eu échange des tirs et finalement, les assaillants qui étaient lourdement armés et qui, de toute évidence, avaient soigneusement planifié l’assaut, ont pris le dessus et ont réussi à enlever les membres de la délégation dont le Préfet.
Les opérations de recherche aussitôt lancées ont permis de retrouver quelques heures plus tard, le corps sans vie d’un officier, le lieutenant O.K.I, de la Garde Nationale du Niger (GNN).
Amplification des menaces sécuritaires
Il convient de noter que cette attaque intervient dans une zone désertique et très peu peuplée, à l’extrême nord-est du pays et faisant frontière avec la Libye et le Tchad, où les menaces sécuritaires se sont à nouveau amplifiées ces derniers temps. En plus des bandits armés et trafiquants de tout acabit qui opèrent dans la région malgré le dispositif militaire qui a été renforcé, c’est dans cette zone qu’est apparu en août dernier, un nouveau mouvement rebelle, le Front de libération de la patrie (FPL), qui s’insurge contre le régime des militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (FPL). Dirigé par Mahmoud Sallah, qui était proche de l’ancien président Bazoum avant le coup d’Etat de juillet dernier, le FPL avait récemment menacé de s’attaquer aux installations pétrolières installées dans la région et exploitées par la chinoise CNPC afin de soutenir ses revendications pour la libération de l’ancien chef de l’Etat et le rétablissement de l’ordre constitutionnel.
En début de semaine, le Front a annoncé avoir mis sa menace à exécution en sabotant, dans la nuit du 16 au 17 juin, une partie du pipeline qui achemine l’or noir des champs d’Agadem vers la raffinerie de Zinder (SORAZ).
L’autre fait à souligner également, c’est que l’attaque est intervenue à la veille du lancement de officiel, ce samedi 22 juin, par les autorités de transition, des travaux d’exploitation par la Société nigérienne du pétrole (SONIDEP) des blocs pétroliers « Bilma » et des « rendus de la CNPC », une cérémonie prévue à Agadaem, toujours dans cette même zone riche en ressources naturelles et en proie à l’amplification des menaces sécuritaires.
Pour contrer ces menaces et protéger les sites stratégiques installés dans la zone, les autorités militaires sont en train de déployer une nouvelle opération militaire dénommée « Laardu » et qui va mobiliser davantage de soldats pour contenir les assauts des bandes criminelles organisées, trafiquants et autres mouvements rebelles.