Table ronde internationale sur les luttes pour la souveraineté dans les pays de l’AES : tirer les leçons du passé pour construire un avenir radieux et prospère

Publié le lundi 1 juillet 2024 | actuniger

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Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES

Dans le cadre de leurs activités pour l’éveil des consciences, la sensibilisation et la mobilisation des populations pour accompagner la dynamique inaugurée par l’Alliance des États du Sahel (AES), l'ONG « Ensemble Main dans la Main Niger-Russie » (EMMNR) et le mouvement « Front Patriotique pour la Souveraineté » (FPS) ont organisé, dimanche 30 juin 2024, à Radisson Blu Hôtel de Niamey, une Table ronde internationale sous le thème : « historique des luttes pour la souveraineté dans les pays de l’AES et les perspectives ». La rencontre, qui a été animée par d’éminents panélistes du Niger, du Burkina Faso et du Mali, a été une véritable plateforme de réflexion et d’échanges sur les leçons à tirer de l’héritage des nations de l’AES dans leur quête de souveraineté pour parachever l’indépendance effective de nos États en surfant sur la vague de patriotisme qui souffle actuellement dans l’espace commun. Un contexte qui augure de prometteuses perspectives et qui nécessite l’engagement sans faille non seulement des dirigeants mais aussi de l’ensemble des forces vives et des populations à travers des actions et des initiatives concrètes qui reflètent leurs aspirations légitimes à la prospérité. Et en la matière, les idées et propositions qui s’appuient sur les réalités et les potentialités locales ne manquent pas, comme il en est ressorti des échanges constructifs et des recommandations pertinentes qui ont été mises en exergue lors de la Table ronde.

Il y avait du beau monde à la Table ronde, des présentations enrichissantes et des échanges fructueux à l’occasion de la deuxième Table ronde internationale qu’organisent l'ONG « Ensemble Main dans la Main Niger-Russie » (EMMNR) et le mouvement « Front Patriotique pour la Souveraineté » (FPS). Il faut dire que, comme pour la première rencontre, le thème choisi est d’une actualité pertinente au regard du contexte actuel dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). C’est ce qui explique d’ailleurs la présence à l’événement, rehaussée par la présence de M. Sidibé Mohamed, Vice-consul du Burkina Faso au Niger, M. Issa Issiakou Camara, 2e Conseiller à l'Ambassade de la République du Mali auprès de la République du Niger, ainsi que d’éminents experts et universitaires, les membres de l’ONG EMMNR et du FPS, ainsi que des étudiants, activistes de la société civile et d’associations de développement avec la participation très remarquée de jeunes patriotes engagés sur les questions de souveraineté.

Sensibiliser et mobiliser pour accompagner la dynamique portée par l’AES

À l’entame de la rencontre, les responsables de l'ONG « Ensemble Main dans la Main Niger-Russie » (EMMNR) et du mouvement « Front Patriotique pour la Souveraineté » (FPS) ont tenu à remercier les participants pour leur présence massive, qui témoigne, si besoin est, de leur attachement au développement endogène de leurs pays. Ils ont en ce sens rappelé le contexte dans lequel les deux organisations ont initié ces activités d’éveil de conscience, de réflexion et de proposition sur les enjeux, les défis et les perspectives pour l’AES et ses États membres. En effet, ont-ils relevé, dans le cadre de la lutte pour « une totale souveraineté » et dans un souci d'instaurer un nouveau type de « partenariat gagnant-gagnant », la République du Niger, la République du Mali et la République du Burkina Faso ont décidé de la création d'une organisation commune appelée l'Alliance des États du Sahel (AES). La naissance de cette organisation a été paraphée à travers la signature, le 16 septembre 2023 à Bamako, par les trois Chefs d'État des pays membres d'un document officiel dénommé « La Charte du Liptako Gourma ». Dans un tel contexte de conquête, ont indiqué les organisateurs, « il est donc judicieux d'édifier les populations de l'AES sur cette nouvelle perspective par rapport à une meilleure compréhension de ce nouveau type de partenariat et aussi de leur rappeler l'importance de leur contribution personnelle par rapport à l'édification d'une société nouvelle au sein de ces trois pays de l'AES ». Ainsi, cette Table ronde internationale a pour principaux objectifs d’attirer l'attention et de sensibiliser les populations, de réunir les scientifiques, la société civile, les personnalités politiques pour trouver des mécanismes de la lutte pour une souveraineté totale, d’élaborer et de trouver des solutions pour mutualiser les efforts des pays frères de l’AES dans la quête de la souveraineté totale et, sur la base des résultats de la conférence, il est prévu l'élaboration d'un rapport général contenant des résolutions qui permettront l'acquisition de cette souveraineté pour les États membres qui ont souffert des méfaits du néocolonialisme.

Se rappeler du passé pour construire l’avenir

Le thème choisi pour cette Table ronde a été axé sur l’historique des luttes pour la souveraineté dans les pays de l’AES et les perspectives. « Un thème inspirant et d’une brûlante actualité dans ce contexte crucial de la quête collective d’une véritable souveraineté au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES) », a estimé le journaliste Lamine Souleymane, en présentant les enjeux de la rencontre. Et d’ajouter qu’au-delà de ses aspects juridiques et politiques, la souveraineté aujourd’hui pour les peuples du Sahel se décline comme « une aspiration profonde, un désir ardent de liberté et d'autodétermination ». En ce sens, il a rappelé que « l'histoire de nos nations est une épopée de luttes et de sacrifices ». Ainsi, de l'époque des grands empires africains, qui prospéraient bien avant l'arrivée des colonisateurs, à la résistance farouche contre le joug colonial, « nous avons toujours aspiré à une souveraineté totale, à une liberté authentique » a ajouté Lamine Souleymane, qui a toutefois reconnu que « cette quête est loin d'être achevée ». En effet, a-t-il fait remarquer, « aujourd'hui encore, nous faisons face à de nombreux défis, du néocolonialisme aux ingérences étrangères, en passant par les crises internes ». D’où la nécessité d’inaugurer de nouvelles perspectives pour que les populations des pays de l’AES, en tant que nations unies par l'histoire et les défis communs, puissent tracer une voie vers une souveraineté véritable et durable. C’est du reste l’un des objectifs assignés à cette rencontre, à laquelle il a invité les participants à explorer les voies et moyens de porter ces ambitions d’autant qu’elle a été rehaussée par la présence d’éminents experts, des acteurs de terrain et des penseurs visionnaires venus du Mali, du Burkina Faso et du Niger qui partageront leurs expériences, leurs analyses, et leurs propositions pour « un futur où nos pays peuvent enfin se tenir debout, indépendants et prospères », ce qui constitue l’essence même véritable de toute souveraineté.

La Table ronde est ensuite entrée dans le vif du sujet avec la présentation des panélistes qui ont apporté des éclaircissements approfondis sur plusieurs sous-thèmes clés. L’éminent chercheur burkinabé Docteur Ollo Pepin a été le premier à intervenir à travers un brillant exposé sur l’historique de la lutte pour la souveraineté du Burkina Faso et les perspectives en prenant soin de mettre en avant les événements marquants de l’histoire du « pays des hommes intègres » à travers ses moments décisifs et ses figures marquantes. Il a aussi insisté sur l'héritage de ces luttes et leur pertinence pour les défis actuels en matière de souveraineté et de développement national. Les autres intervenants qui se sont succédé devant l’auditoire se sont inscrits également dans la même dynamique en rappelant les moments clés de l'histoire des luttes pour la souveraineté dans les pays de l'AES. Ils ont retracé les mouvements historiques et les figures emblématiques qui ont marqué la quête de souveraineté, soulignant les leçons apprises et l'importance de ces combats pour les générations actuelles et futures.

Cet exercice de rappel historique et des leçons à tirer pour la génération actuelle et future a permis de mettre en lumière plusieurs autres aspects liés à cette quête d’affirmation de souveraineté des pays membres de l’AES. C’est le cas du renforcement de la gouvernance et de la sécurité pour une souveraineté durable au sein de l'Alliance des États du Sahel, un sujet qui a servi de cadre aux panélistes pour aborder plusieurs questions essentielles aux multiples enjeux pour les États de l’AES et qui se posent parfois en véritables défis. Ils ont d'abord identifié les principaux obstacles à une gouvernance efficace dans les pays de l'AES et proposé des stratégies pour les surmonter. Le diplomate Karimou Mahamane, ancien Ambassadeur du Niger en ex-URSS, a par exemple mis l'accent sur la nécessité de rétablir la confiance au sein des États pour une diplomatie efficace auprès des partenaires. Il a insisté sur l'importance de ne pas semer le doute dans l'esprit des nouveaux partenaires, afin de garantir des « relations claires et apaisées » basées sur le principe du gagnant-gagnant. Les panélistes ont en outre examiné les dimensions politiques, économiques et sociales de la souveraineté, soulignant l'importance d'une approche intégrée pour assurer un développement durable et une sécurité accrue. Par ailleurs, les discussions ont mis en exergue la nécessité d'une coopération régionale renforcée entre les États membres de l'AES. Les panélistes ont souligné que la mutualisation des efforts dans les domaines de la sécurité, de l'économie et de la culture peut grandement contribuer à la réalisation des objectifs de souveraineté et de développement durable. Ils ont également mis en avant l'importance de l'implication de la société civile et des citoyens dans la construction de cette souveraineté. Enfin, ils ont proposé des recommandations concrètes et des actions à mettre en œuvre pour renforcer la souveraineté des pays de l'AES. Parmi celles-ci figurent la promotion de la bonne gouvernance, le renforcement de la sécurité, le développement économique inclusif et durable, et la valorisation des cultures locales. En conclusion, les échanges lors de cette Table ronde ont permis de dégager des pistes de réflexion et des actions concrètes pour que les pays membres de l'AES puissent avancer sur la voie de la souveraineté. Les organisateurs ont émis le souhait que ces recommandations soient prises en compte et mises en œuvre par les autorités et les acteurs concernés pour concrétiser la vision d'une souveraineté réelle et durable dans l'espace de l'Alliance des États du Sahel (AES).

Des pistes et des propositions pour une Alliance dynamique et prospère

Un autre sujet qui a retenu l’attention et animé les débats, c’est la question de « la souveraineté monétaire des pays de l'AES ». Les discussions sur ce point ont mis en lumière deux questions cruciales. Les panélistes ont d'abord abordé les principaux défis auxquels les pays de l'AES sont confrontés en matière de souveraineté monétaire, en soulignant les obstacles économiques et politiques à une véritable indépendance monétaire. Ensuite, ils ont exploré comment l'adoption d'une monnaie commune pourrait renforcer l'indépendance économique des pays de l'AES. Les discussions ont également porté sur la création d'infrastructures et la quête d'indépendance. Intervenant dans ce cadre, Dr. Fousseynou Ouattara, membre du Conseil national de Transition (CNT) du Mali, a conseillé aux pays de l’AES de converger leurs actions vers la création d'instruments d'indépendance monétaire, notamment une Banque centrale et la diversification des plateformes d'échanges, en explorant les opportunités de partenariat avec les pays des BRICS.
La Conférence a aussi abordé « les perspectives de souveraineté et de sécurité dans les pays de l'AES » et les discussions ont porté sur la manière dont les pays de l'AES peuvent mieux coordonner leurs efforts pour faire face aux menaces, surtout sécuritaires, de manière collective et efficace. Les panélistes ont souligné l'importance d’une véritable collaboration régionale et la mise en place de mécanismes de réponse commune pour renforcer la sécurité et la souveraineté. Dans son intervention, par exemple, M. Ibrahim Bana, activiste, juriste et communicateur, a insisté sur la nécessité d'une lutte pour la souveraineté ayant un contenu réel. Il a aussi recommandé de signer des accords multiples avec divers partenaires et de renforcer l'intégration entre les États par la construction d'infrastructures routières stratégiques, contribuant ainsi à « l'émancipation de la tutelle de l'impérialisme occidental ». Un autre point important a été la révision du système éducatif. Là, les intervenants ont mis en exergue la nécessité de mettre fin aux références à des figures politiques occidentales et de mettre en avant des modèles locaux pour inspirer les jeunes générations.
La table ronde a également abordé la question de la propagande et de la guerre de communication menées par les médias occidentaux contre les pays de l'AES, un point qui a suscité de vifs échanges entre les panélistes et les participants. Les échanges ont mis en avant la nécessité d’une communication adaptée ainsi que le rôle crucial que les médias nationaux et les journalistes ont à jouer pour contrecarrer les préjugés et les mauvais clichés en vogue dans une certaine presse internationale dès qu’il s’agit de parler des pays de l’AES. Et c’est sur une bonne note que la Table ronde a pris fin avec la satisfaction des organisateurs, des panélistes et des participants du fait de l’engouement suscité par le thème ainsi que de la qualité des débats et des échanges qui dénotent d’une véritable prise de conscience surtout auprès des jeunes pour accompagner la dynamique en cours au sein des États de l’AES. Comme l’a d’ailleurs si bien résumé le modérateur en tirant le bilan de la rencontre, « cette quête de souveraineté n'est pas l'affaire des seuls dirigeants ; elle est l'affaire de tous, de chaque citoyen, de chaque communauté ! ».

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