PARIS - Le gouvernement français a jugé mercredi "légitimes" les demandes des autorités nigériennes qui souhaitent augmenter leurs recettes fiscales dans les négociations en cours avec le groupe nucléaire français Areva sur l'exploitation de l'uranium nigérien.
"Les deux parties se sont mises d'accord pour se donner comme date limite la fin février pour trouver un accord qui soit compatible avec les conditions d'exploitation de l'uranium d'Areva, mais -je vous le dis très clairement- qui permette au Niger d'augmenter les recettes fiscales auxquelles il (a) droit car les demandes du Niger sont considérées par ce gouvernement - et pas par le précédent gouvernement- comme légitimes", a déclaré le ministre délégué au Développement Pascal Canfin devant les députés français.
Areva et l'Etat nigérien sont depuis des mois en intenses discussions pour prolonger les contrats d'exploitation par l'entreprise française de deux mines d'uranium dans le nord du pays, la Somaïr et la Cominak, que Niamey comme la société civile estiment défavorables à ce pays sahélien pauvre.
Niamey souhaite que soit appliquée une loi minière adoptée en 2006 qui, entre autres dispositions, supprime les exonérations fiscales, et à laquelle Areva n'est pour l'instant pas soumise.
"Ce gouvernement souhaite que le nouvel équilibre qui sera trouvé soit compatible avec le développement du Niger, qui est conforme à notre intérêt", a poursuivi le ministre, en réponse à la question d'un député écologiste, Noël Mamère, qui demandait au gouvernement français de "sortir de l'opacité" et de dire où en sont les négociations en cours.
"Nous nous battons pour la transparence dans le monde, en G8, en G20, au niveau européen et nous le ferons au Niger", a assuré le ministre, Pascal Canfin, également issu du mouvement écologiste.
M. Canfin a rappelé que les négociations ont lieu entre le groupe Areva et les autorités du Niger, et pas avec le gouvernement français, mais "il va de soi que je les suis, en tant que ministre du Développement, de manière particulièrement attentive".
Une marche et un meeting, à l'appel de plusieurs ONG, sont prévus jeudi à Niamey pour protester contre "le refus (d'Areva) d'appliquer la législation" fiscale, selon les organisateurs.