Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Mahaman Ehadji Ousmane a animé, le mardi 23 juillet 2024, en présence des directeurs généraux et centraux de son ministère, un point de presse dans la salle dudit ministère. Cette sortie médiatique visait à partager les missions et attributions du ministère, tout en faisant le point sur la mise en œuvre du Programme de Grande Irrigation (PGI), lancé le 20 mars 2024 à l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA) de Niamey.
Le ministre a débuté son intervention par rappeler l’importance de la souveraineté alimentaire pour le Niger, un objectif aligné avec la vision du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). En effet, l’axe 3 de cette vision, intitulé « Développement de base de production pour la souveraineté économique », constitue le fondement des missions assignées à son département ministériel. Le ministre a en outre souligné que le Niger se doit de se libérer de sa dépendance alimentaire vis-à-vis d’autres nations en rendant accessibles des produits alimentaires, tels que le riz, le mil, le sorgho, le maïs ainsi que divers tubercules et légumineuses.
Dans un deuxième temps, le ministre a détaillé la mise en œuvre du PGI, un programme ambitieux visant à renforcer la souveraineté alimentaire du pays. Ce programme, a-t-il expliqué, « prévoit la réhabilitation et l’aménagement de plusieurs périmètres d’irrigation à travers l’ensemble du territoire, avec pour objectif d’accroître la production agricole ». Puis d’annoncer qu’un total de « 39.500 hectares devrait être mis en valeur d’ici 2027, chaque région étant traitée en fonction de ses spécificités agricoles ».
La présence des directeurs généraux a enrichi les échanges, permettant ainsi d’apporter des éclairages sur les différentes initiatives en cours. Le directeur général de l’ONAHA a précisé que plusieurs chantiers de réhabilitation et de construction de nouveaux aménagements, notamment dans les régions de Diffa, Zinder et Dosso, sont en phase d’achèvement. Ces avancées devraient être suivies d’inaugurations prochaines, malgré le risque posé par l’hivernage.
Dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement Agricole, la directrice générale de l’agriculture a quant à elle souligné que « les objectifs de cette stratégie cadrent parfaitement avec ceux du PGI ». De son côté, le directeur général de la protection des végétaux a lui, évoqué les efforts déployés pour lutter contre les ennemis des cultures, en précisant que des moyens adéquats ont été mis en place par le gouvernement.
L’Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN) a également été représenté. Son directeur général a mis l’accent sur le développement d’outils adaptés face aux changements climatiques, notamment à travers la mise à disposition de nouvelles variétés de semences aux agriculteurs. « Ce point est d’une importance capitale, car il permet d’assurer une résilience des systèmes agricoles face aux aléas climatiques », a-t-il précisé.
Concernant le secteur de l’élevage, le directeur général du développement pastoral a présenté les efforts du gouvernement pour atténuer le déficit fourrager enregistré lors de la dernière campagne agricole et pastorale de 2023. Cela a notamment inclus la mise à disposition de 30.000 tonnes d’aliments pour bétail, alors que les besoins s’élevaient à 55.000 tonnes. La campagne de vaccination menée à l’échelle nationale et la réhabilitation de plusieurs puits pastoraux ont également été soulignées comme des actions clés pour le bien-être des éleveurs et de leurs bétails.
Enfin, le directeur général du génie rural a insisté sur le fait que « le Niger n’exploite qu’environ 3% de ses 11 millions d’hectares potentiellement aménageables », soulignant ainsi l’énorme potentiel encore inexploité du pays en matière d’agriculture.
Ce point de presse a mis en lumière la détermination du gouvernement et du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage à atteindre la souveraineté alimentaire pour le bénéfice des Nigériens. Les efforts déployés dans le cadre du Programme de Grande Irrigation témoignent d’une volonté claire d’opérationnaliser une vision ambitieuse, alignée sur les attentes du président du CNSP. En renforçant la production agricole et en rendant les denrées alimentaires accessibles, le Niger pourrait non seulement en profiter mais aussi en exporter l’excédent sur les marchés internationaux.