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Niger: des jihadistes disent détenir deux otages russes

Publié le samedi 3 aout 2024  |  AFP
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© Autre presse par DR
Des soldats de l`armée nigérienne, le 7 mars 2015
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Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié aux jihadistes d’Al-Qaïda, affirme détenir deux "otages russes", dans une vidéo publiée vendredi où les deux hommes disent avoir été enlevés dans le sud-ouest du Niger.

Assis, tous deux en tenue beige, cheveux et barbe grisonnant, les deux hommes s’expriment pendant une courte minute en anglais.
"Mon nom est Yurit, je suis né en Russie et je vis en Ukraine. Je travaillais pour une compagnie russe comme géologue à Mbanga, quand le GSIM m’a arrêté", dit le premier.

A ses côtés, le second affirme s’appeler Greg et être arrivé au Niger "il y a un mois" pour travailler "pour une entreprise russe" à Mbanga.
La vidéo présentée comme un "message de deux captifs russes" n’est pas datée et les deux hommes ne précisent pas quand ils ont été enlevés.

Le 25 juillet, la Russie avait déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Mali et au Niger en raison de la situation sécuritaire.
La zone de Mbanga est située dans la région de Tillabéri où se trouvent notamment plusieurs sites aurifères.
Proche des frontières du Burkina Faso et du Mali, elle est régulièrement la cible de groupes jihadistes comme le GSIM ou l’Etat islamique.

- Partenaire-clé -
En juin 2021, deux ressortissants chinois avaient été enlevés par des hommes armés à Mbanga, avant d’être libérés neuf mois plus tard.
En février 2024, trois ressortissants italiens enlevés au Mali par le GSIM en mai 2022 ont été libérés.

Depuis cette libération, le groupe jihadiste ne détenait officiellement plus d’otages occidentaux au Sahel.
Le Niger, aux prises avec des violences jihadistes meurtrières depuis plusieurs années, est gouverné par un régime militaire, comme ses voisins le Burkina et le Mali.

Lors de leur prise de pouvoir il y a un an, les militaires avaient justifié leur coup de force par la dégradation de la situation sécuritaire.
Mais les attaques perdurent: selon l’organisation Acled qui répertorie les victimes des conflits dans le monde, quelque 1.500 civils et militaires sont morts dans des attaques jihadistes depuis un an, contre 650 entre juillet 2022 et 2023.
De leur côté les autorités militaires du Niger affirment régulièrement tuer des dizaines de
"terroristes" dans des opérations.

La Russie est devenu un partenaire-clé des juntes sahéliennes qui ont toutes trois fait de la défense de leur souveraineté une de leurs priorités.
Elle a notamment envoyé des instructeurs et du matériel militaire à Niamey en avril et en mai.
Dans le même temps, le régime a tourné le dos à ses anciens partenaires.
La France, ex-puissance coloniale, a été priée fin 2023 de faire partir ses soldats basés au Niger pour lutter contre les jihadistes. Et d’ici à mi-septembre, les Américains auront également plié bagage, quittant notamment leur base de drones à Agadez (nord) après celle de Niamey.

Vendredi, la Russie a réaffirmé son soutien au Mali voisin, après de lourdes pertes infligées fin juillet à l’armée et au groupe Wagner par des séparatistes et des jihadistes dans le nord du pays.
Cette défaite est la plus lourde subie en une bataille par le groupe Wagner en Afrique, s’accordent les analystes.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réaffirmé que son pays "se tient fermement aux côtés du Mali et des pays de la confédération AES", l’Alliance des Etats du Sahel, formée des régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, dans un entretien téléphonique avec son homologue malien Abdoulaye Diop.

pid/fjb
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