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M. Saley Saidou, ministre des Transports : «Entre autres axes prioritaires, il y a la modernisation de l’aéroport international de Niamey, la mise aux normes OACI des aéroports de Zinder et d’Agadez, la réalisation du port sec de Dosso»
Publié le vendredi 7 fevrier 2014   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Saley Saidou, ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé.


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Monsieur le ministre, le secteur des Transports figure en bonne place dans le Programme de la Renaissance du Niger du Président de la République. Pouvez-vous nous donner un aperçu sur les principaux axes prioritaires de votre département ministériel ?
Comme vous venez de le dire, le secteur des Transports constitue un axe absolument prioritaire dans nos programmes. C'est à ce titre que le ministère en charge des Transports a décliné le Programme de Renaissance en axes prioritaires. Parmi ces axes prioritaires, on retient principalement la modernisation de l'aéroport international de Niamey; la mise aux normes OACI des aéroports de Zinder et d'Agadez; le projet port sec de Dosso. C'est un projet qui nous tient à cœur et sur lequel le Président de la République a personnellement nous donné des instructions. Le renouvellement du parc automobile du pays constitue également un des axes importants. Comme vous le savez, aujourd'hui l'âge d'un véhicule est de 25 à 30 ans. Avec l'état de nos routes, très dégradées, cela veut dire qu'ils rencontrent beaucoup de problèmes. Mais nous envisageons effectivement de renouveler le parc automobile avec environ 5000 véhicules. Le projet est déjà mis en place. Il faut noter aussi l'opérationnalisation de la compagnie nationale Niger Airways. Nous avons créé une compagnie qui s'appelle Niger Airways, et nous sommes en train de tout faire pour la rendre opérationnelle.
Au nombre des actions prioritaires, on retiendra aussi la réforme du permis de conduire. J'avoue que lorsque je suis venu ici au sein de ce ministère, ma première préoccupation était de savoir comment les permis sont confectionnés. Et j'ai constaté que c'est comme si on était au 16ème siècle: élaborer des permis à la main, alors que nous sommes dans un système informatisé. Donc, ce projet aussi nous l'avons entamé. Vous avez été dans d'autres pays, vous avez vu comment les permis sont faits; c'est comme des cartes de crédits. Il y a aussi, comme axe prioritaire, la réhabilitation de la SNTN. Là, nous sommes au stade de négociation avec les partenaires. Si ces négociations aboutissent, ce sera tant mieux. Au cas contraire, nous prendrons les dispositions qui s'imposent.
Il y a aussi la campagne de sensibilisation sur la sécurité routière, à l'endroit des acteurs du transport routier, et de la société civile de manière générale. Vous voyez le nombre d'accidents qui se produisent tous les jours. Cette campagne que nous allons commencer va concerner tous les acteurs. D'abord la presse, pour qu'elle sensibilise l'opinion publique internationale, mais aussi les autres acteurs sociaux, chacun dans son domaine, car la circulation terrestre concerne tout le monde.
Un de nos axes prioritaires concerne aussi la mise en place d'un observatoire des pratiques anormales dans le transport. Cet observatoire pourra nous servir de guide concernant les grandes orientations et les grandes stratégies qu'il faut.
En outre, le gouvernement a pris tout récemment un décret pour la mise en place des guichets uniques automobiles. Cet instrument extrêmement important rassemble, en un seul endroit, tous les services qui concourent effectivement au transport automobile; mais aussi et surtout qui réorganise les activités du Conseil Nigérien des Utilisateurs de Transports (CNUT). Un audit qui a été fait, et un certain nombre de recommandations ont été formulées. Nous entendons mettre en œuvre tous ces axes stratégiques et prioritaires et les transformer en tableau de bord. Nous faisons de ces axes prioritaires notre cahier de charges, et nous allons effectivement donner toutes les directives nécessaires à tous les services concernés pour qu'il en soit ainsi.
Le volet transport aérien constitue un des segments clés de la politique de développement des Transports. A ce niveau, votre département mise sur la modernisation de l'Aéroport International Diori Hamani, ainsi que d'autres aéroports du pays. Qu'est-ce qui justifie cette initiative, et quelles sont les grandes réalisations inscrites dans ce programme ?
Le Niger est un pays enclavé qui ne dispose que de son réseau terrestre pour la satisfaction de ses échanges. Dans le contexte actuel de la globalisation, le transport aérien joue un rôle très important dans la desserte des différentes régions, et le contact avec les autres pays. Avec les potentialités minières dont dispose notre pays, son trafic aérien est appelé à augmenter, d'où la nécessité de prendre des dispositions afin que nous puissions remplir un certain nombre de conditions pour l'aéroport de Niamey, et pour les autres aéroports de l'intérieur du pays. Il s'agit globalement d'un projet de modernisation de l'aéroport de Niamey, et d'un projet mise aux normes des aéroports d'Agadez et de Zinder.
Pour entrer dans les détails, concernant spécialement l'aéroport de Niamey, je dirai que le projet est structuré en neuf activités principales. Nous n'avons pas encore finalisé le projet, mais nous sommes là-dessus. Mais on peut le décliner de la manière suivante : d'abord la réhabilitation de l'actuelle aérogare pour le transformer en aérogare pour les vols domestiques ; ensuite, la construction d'une nouvelle aérogare qui va servir pour les vols internationaux. Il est aussi envisagé la construction des pistes pour gros porteurs. J'avoue qu'aujourd'hui, on risque d'avoir des problèmes si cinq avions gros porteurs arrivent à la même heure. Donc, nous envisageons la construction de pistes et d'aires de stationnement gros porteurs. Il est aussi envisagé la construction d'une aérogare de fret dont nous ne disposons pas actuellement; la construction d'un salon présidentiel; la construction d'un commissariat hôtelier afin que les Forces de l'Ordre, à savoir la Gendarmerie, la Police, la Douane et la Garde Nationale, puissent être dans un même local au niveau de l'aéroport de Niamey pour un certain nombre de prestations, et pour la sécurité; l'extension du parking automobile car celui existant s'avère insuffisant; la construction d'une 2ème piste et la rénovation de la première.
Pour les autres aéroports, notamment ceux de Zinder et d'Agadez, cela se fera en deux phases, à commencer par leur mise aux normes OACI. Pour la première phase, nous allons développer les infrastructures de génie civil, le volet incendie et le volet balisage. La deuxième phase concernera la construction d'infrastructures pour renforcer les capacités d'accueil.

Pour réussir ce projet de modernisation de l'aéroport international Diori Hamani de Niamey, il va falloir régler le problème de l'occupation anarchique d'une bonne partie de la zone aéroportuaire par des habitations. Comment comptez-vous apporter une solution définitive à ce problème?
C'est un problème extrêmement sérieux. Rien qu'avant-hier, nous avons effectué une visite au niveau de l'aéroport. Vous le constatez vous-mêmes. Le gouvernement est en train de réfléchir pour moderniser l'aéroport à travers toutes ses activités, et toutes ses infrastructures. Et parallèlement, il y a des gens qui viennent, sans crier gare, morceler et construire dans l'enceinte de l'aéroport ! Je dis bien dans l'enceinte de l'aéroport, non pas à côté. Ce sont des actes qui compromettent sérieusement les mesures de sécurité et de sûreté de l'aéroport. Nous prendrons toutes les dispositions nécessaires pour arrêter cela. Nous avons déjà instruit nos services pour démolir ces maisons. Nous avons donné un délai d'une semaine pour ceux qui veulent quitter les lieux. Au-delà de ce délai, j'avoue que tous les bâtiments illégalement érigés seront détruits.
Monsieur le ministre, en matière de transport aérien, il existe une insuffisance réelle de la desserte, aussi bien au niveau de la capitale que des villes de l'intérieur du pays. Y a-t-il un projet allant dans le sens de pallier cette insuffisance ?
Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est un processus: moderniser l'aéroport, l'équiper en infrastructures, et desservir le pays. Pour cela, il y a deux actions importantes qui ont été menées. C'est d'abord la création de la compagnie aérienne nationale Niger Airways, mais qui n'est pas, pour le moment, opérationnelle.
Et comment la rendre opérationnelle ?
Il y a d'abord la recherche des partenaires stratégiques. Une compagnie n'existe que quand il y a des avions et quand il y a des partenaires sérieux pour pouvoir libérer l'ensemble du capital. Or, jusqu'à présent, le capital n'est pas à 100% libéré. Une compagnie n'existe aussi que quand tout le dispositif est mis en place, quand le personnel est présent et quand elle a un siège. Nous avons donc pris toutes les dispositions, et nous sommes en train de négocier avec les partenaires afin que nous puissions disposer d'un ou de deux aéronefs pour commencer au moins le transport interurbain, et au fur et à mesure, explorer les niveaux sous régional et international. A ce propos, les trois Présidents, à savoir le nôtre, SEM Issoufou Mahamadou, et ses homologues malien et mauritanien, nous ont instruits de voir comment envisager la création d'une compagnie commune, ouverte à tous les autres pays. D'ores et déjà, des dispositions ont été prises par les Présidents que j'évoquais tantôt pour voir s'ils pourront associer leurs autres collègues à cette initiative. Nous nous sommes rendus à Nouakchott, où nous avons travaillé pendant trois jours avec les experts, et nous avons sorti une déclaration appelée déclaration de Nouakchott pour la création et la mise en place de cette compagnie. D'ores et déjà, nous avons-nous jeté les bases de cette compagnie en dressant les objectifs et les axes stratégiques, mais aussi en déclinant quatre actions principales.
La première action, c'est que nous avons mis en place une commission qui va réfléchir sur les modalités pratiques de la mise en place de cette compagnie. Cette commission concerne les experts d'appui, qui vont d'ailleurs se réunir dans dix jours pour élaborer des termes de référence. Mais au-delà de cette commission qui sera créée, il y aura 3 sous commissions techniques : une sous commission juridique, une sous commission financière, et une sous commission exploitation commerciale. Les travaux de ces différentes commissions vont être validés au plus tard le 31 mai 2014 qui va consacrer la création officielle de cette compagnie et voir les modalités pratiques

Créer en même temps une compagnie nationale et une compagnie sous-régionale pourrait paraître très ambitieux ? Comment ça va se passer en ces compagnies ?
Par rapport aux relations qui vont exister entre les compagnies nationales, sachant que chaque pays disposera de sa compagnie nationale, et la compagnie sous-régionale, nous y voyons plus de complémentarité que d'antagonisme. Je viens de vous dire que la compagnie Niger Airways n'a pas encore démarré ses activités. Peut-être qu'à travers la création de la compagnie sous-régionale, on assistera au démarrage des activités de la compagnie nationale qui se chargera des vols domestiques interurbains. Et la naissance de la compagnie Niger Airways est extrêmement importante pour nous permettre de résorber le problème de déplacements à l'intérieur du Niger.

Pour sa part, la compagnie aérienne commune viendra combler le déficit enregistré dans la desserte au niveau sous-régional. Elle servira ainsi de relai pour les compagnies nationales au niveau des lignes inter-pays. Par exemple, un passager vivant à Zinder, Diffa ou toute autre localité du Niger, qui doit se rendre au Burkina Faso, au Mali ou dans un autre pays de la sous-région, peut emprunter le vol domestique pour venir à Niamey et prendre les vols de la compagnie sous-régionale à Niamey. Pour le moment, les réflexions sont en cours, mais j'avoue que la création de ces compagnies sera une bonne chose pour nos pays. Aussi, nous sommes en train de tout faire, et nous ferons tout, pour que ces deux compagnies soient véritablement opérationnelles au plus vite.
Vous avez récemment effectué une visite à Dosso dans le cadre de la réalisation du port sec. Pouvez-vous nous éclairer par rapport à l'état d'avancement de ce dossier ?
Il faut préciser d'abord que le Port sec de Dosso est structuré sous forme de concession globale de services publics. Le concessionnaire qui va être retenu sera en charge de la construction, la réhabilitation, l'aménagement et l'entretien, la gestion et l'exploitation du port. Nous sommes accompagnés dans cette démarche par la Société financière internationale (SFI), à travers la Banque mondiale qui nous appuie, et que saluons sincèrement pour son soutien dans la mise en place d'un dispositif institutionnel. Au départ, il y a eu deux conditionnalités qui ont été posées à l'Etat du Niger. La première conditionnalité porte sur la construction d'un mur de clôture du Port sec. Là, il n'y a aucun problème car le mur en question a été réalisé, il existe et il est visible. La deuxième conditionnalité, c'est que l'Etat du Niger puisse prendre l'acte visant à créer un bureau des douanes à l'intérieur du port sec, un dispositif nécessaire pour la rentabilisation et la rentabilité du Port sec. Ce qui a été aussi fait, car le Ministère des Finances a déjà pris un acte juridique allant dans le sens de la création de ce bureau. D'ailleurs, tout récemment, une mission de la Banque mondiale est venue, et elle était tout à fait satisfaite de voir que toutes les conditions sont réunies.
Nous sommes actuellement à la phase de mise en œuvre du chronogramme. Un chronogramme de six (6) mois a été établi. Du reste, en dehors de ces deux actions qui ont été réalisées, nous avons mis en place des comités de pilotage, dont un comité de pilotage au niveau national, et un autre comité au niveau local à Dosso. Ce comité local, que nous avons mis en place lors d'une récente mission à Dosso, servira de relai au comité national pour des échanges d'informations. Nous avons aussi lancé l'appel d'offre dont nous attendons les résultats, au plus tard d'ici le 21 février. D'ores et déjà, les soumissionnaires se sont faits enregistrer et nous allons procéder à la présélection des candidats. Aussi, la Banque mondiale est attendue dans les meilleurs délais pour voir les candidats qui seront retenus au niveau international. Nous allons aussi, dans un bref délai, soumettre au gouvernement le projet de loi pour l'Autorité du Port sec. Tout ceci, pour dire qu'en ce qui de la réalisation du Port sec de Dosso, tout se présente bien, car toutes les dispositions ont été prises.

Monsieur le ministre, vous revenez d'une mission présidentielle à Singapour où vous avez eu d'importants échanges en vue de nouer des rapports de partenariat bilatéral avec l'Etat et des opérateurs économiques de ce pays. Quels sont les projets identifiés dans le domaine des transports ?

Effectivement, nous faisons partie de la délégation conduite par le Président de la République à Singapour. Il faut préciser que Singapour, c'est le 3ème pays au monde en termes de PIB par habitant pour environ 65.000 dollars US. Ce qui fait la force de ce pays, c'est d'abord sa stabilité, c'est ensuite la cohésion sociale et aussi la formation professionnelle. L'accent est donné à la formation professionnelle. 65 % de l'éducation est destinée à la formation professionnelle et et le développement du capital humain. Ces quatre actions font que Singapour a pu réussir son développement à la base.
Comme vous le constatez, ces quatre actions s'inscrivent aussi dans le cadre du Programme de Renaissance de SEM. Issoufou Mahamadou. Notre mission consiste à nous inspirer de leur expérience. J'avoue que nous avons été très bien accueillis et nous sommes très satisfaits de ce que nous avons vu. Il ne reste maintenant qu'à mettre cette expérience en application. Il ne s'agit pas de les calquer, mais surtout de voir les expériences qui peuvent être porteuses pour le Niger. Vous savez également que des promesses fermes ont été faites à travers un certain nombre d'accords qui ont été signés.

Maintenant, pour revenir à votre question, par rapport aux projets identifiés, au niveau du Ministère des Transports, nous avons identifié et présenté cinq (5) projets. C'est d'abord le projet de modernisation de l'Aéroport de Niamey, le projet portant sur la mise aux normes de l'aéroport de Zinder et celui d'Agadez, le projet Port sec de Dosso, le projet renouvellement de parc auto et le projet opérationnalisation de la compagnie aérienne ''Niger Airways''. En effet, Singapour s'intéresse beaucoup au domaine des infrastructures, et tous ces cinq projets entrent dans le cadre et dans la vision du développement de Singapour. A ce niveau, des promesses fermes ont été faites à tous les niveaux d'ailleurs. Je pense que dans un bref délai, nous allons œuvrer pour la concrétisation de ces promesses par l'organisation d'une mission à Singapour pour pouvoir échanger sur les conditions de mise en œuvre de toutes ces actions et de tous ces projets que nous avons identifiés.

Assane Soumana et Oumarou Moussa

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