Après plusieurs mois d’embrouilles, les relations entre le Bénin et le Niger semblent se normaliser progressivement. Le dernier acte, c’est le nouveau chargement du pétrole nigérien annoncé depuis la plateforme de l’oléoduc à Sèmè-Podji. Ce vendredi 16 août 2024, un navire baptisé Aura et battant pavillon libérien a été aperçu dans la baie de Cotonou. Cette reprise des opérations fait suite à deux mois d’interruption marquée par l’interpellation d’une équipe de WAPCO, la visite des anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi au membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et la reconnaissance du nouvel Ambassadeur du Bénin près le Niger, Gildas Agonkan. Malgré les frontières toujours maintenues fermées du côté du Niger, les deux pays s’accordent tout de même sur le minimum pour relancer les activités commerciales.
90 000 barils par jour
Le Niger mise tout sur l’or noir pour doper son budget national. Les revenus tirés de l’uranium de la mine d’Arlit se sont effondrés ces dernières années. La France, son principal client, s’approvisionne désormais dans des pays d’Asie centrale comme le Kazakhstan. Les autorités nigériennes estiment que les exportations de pétrole devraient générer le quart du PIB du pays, c’est-à-dire plus de 13,6 milliards de dollars selon les projections de la Banque mondiale. Officiellement, les réserves du Niger sont évaluées à deux milliards de barils. Et selon les projections officielles, le pays en produira 200.000 par jour en 2026. Le Bénin, grâce aux droits de passage, espère également tirer des bénéfices de la mise en route de ce pipeline géant.