En réponse aux préoccupations croissantes sur l'accessibilité des soins de santé pour les populations les plus vulnérables, le gouvernement nigérien a annoncé une mesure décisive lors du Conseil des ministres présidé par Son Excellence, le Général de Brigade Abdourahmane Tiani ce Jeudi 22 Août 2024. Un projet de décret, adopté ce jour, prévoit une réduction de 50 % des tarifs de prestation de soins dans les formations publiques de santé à travers tout le pays, à compter du 1er septembre 2024. Cette mesure significative vise à améliorer l'accès aux soins de santé pour tous les Nigériens, en particulier pour les populations rurales où l'accès aux soins où l'accès a longtemps été limité. Elle représente une étape cruciale vers la réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU) au Niger.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre des engagements du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et du gouvernement pour améliorer l'accès aux soins de santé, en particulier pour les couches les plus démunies de la population. Le gouvernement a reconnu que le niveau actuel des tarifs dans les hôpitaux publics, souvent disparate, constitue une entrave majeure pour de nombreux citoyens, notamment ceux vivant en zones rurales.
Cette réforme représente une avancée majeure pour les populations nigériennes, particulièrement celles vivant en zones rurales, où l'accès aux soins est souvent limité. Selon les données, seulement 1,07 Nigérien sur 2 a accès à une structure de santé dans un rayon de 0 à 5 km, et l'indice moyen de couverture en services essentiels de santé était de 49,1 % en 2021. De plus, les ménages nigériens supportent plus de 40,72 % des dépenses pour la santé, un fardeau financier lourd pour les familles aux revenus modestes.
Harmonisation et réduction des coûts pour faciliter l'accès aux soins
Le décret adopté fixe des tarifs harmonisés à travers tous les niveaux de la pyramide des soins, incluant les cases de santé, les centres de santé intégrés, les hôpitaux de district, les centres hospitaliers régionaux, les centres de santé de la mère et de l'enfant, la maternité Issaka Gazoby, ainsi que les hôpitaux nationaux de référence. La réduction des coûts concerne des prestations vitales telles que les consultations curatives, les hospitalisations, les examens de laboratoire, les actes médicaux chirurgicaux, et bien plus encore.
Cette initiative est particulièrement bénéfique pour les populations rurales, où les distances et les coûts élevés des soins ont longtemps constitué des obstacles majeurs à l'accès aux services de santé. En réduisant les coûts, le gouvernement améliore l'accès aux soins pour des millions de Nigériens qui, autrement, n'auraient pas les moyens de se faire soigner.
Une réponse aux défis historiques du système de santé
Les défis auxquels le système de santé nigérien a été confronté ne sont pas nouveaux. En 2006, face à des taux de mortalité maternelle et infantile parmi les plus élevés au monde, le gouvernement de l’époque avait lancé une politique de gratuité des soins pour les femmes et les enfants de moins de cinq ans. Malgré les succès initiaux, cette initiative a rapidement été compromise par un financement insuffisant, les ressources mobilisées ne couvrant que la moitié des besoins jusqu'en 2011. Cela a conduit à des arriérés de paiements, limitant la capacité des prestataires de soins à offrir des services.
Les difficultés de financement du secteur de la santé ont perduré, les dépenses de santé passant de 5,4 % à 4,9 % du PIB entre 2007 et 2011. Bien que ces dépenses aient connu une légère augmentation entre 2016 et 2018, atteignant 5,6 % du PIB, elles ont stagné autour de 5,7 % entre 2018 et 2020. Cette situation a souligné la nécessité de réformes pour garantir un financement durable et éviter les erreurs du passé.
Gratuité des accouchements et allègement pour les patients dialysés
Parmi les mesures adoptées, l'instauration de la gratuité des accouchements représente une avancée significative pour la santé maternelle et néonatale, un progrès significatif pour la santé maternelle et néonatale dans un pays où les taux de mortalité restent alarmants. En outre, les patients nécessitant une dialyse ne seront plus tenus de constituer le forfait à vie de 150 000 francs CFA, rendant ce traitement plus accessible pour ceux souffrant d'insuffisance rénale chronique.
Un engagement fort pour la justice sociale
En adoptant ces réformes, le gouvernement réaffirme son engagement en faveur de la justice sociale et de la réduction des inégalités en matière de santé. Ces mesures visent à alléger le fardeau financier des ménages nigériens, en particulier dans les zones rurales, et à améliorer la couverture des services de santé essentiels.
Ces nouvelles dispositions marqueront un tournant significatif pour le système de santé nigérien en offrant une couverture plus équitable et en renforçant le bien-être des citoyens. En réduisant de moitié les coûts des soins, le gouvernement s'attaque directement aux obstacles financiers qui ont longtemps limité l'accès aux soins pour de nombreux Nigériens. Ce projet de loi témoigne de l'engagement du Niger en faveur de la justice sociale et de la réduction des inégalités, en particulier pour les populations rurales.
Cette réforme survient dans un contexte de soutien renforcé aux nigériens, après la récente réduction des prix des hydrocarbures. Depuis le 23 juillet 2024, le litre d'essence (Super 91) est passé de 540 à 499 FCFA, et celui de gasoil de 668 à 618 FCFA. Cette mesure avait été largement applaudie, offrant un soulagement bienvenu face à la hausse du coût de la vie.
En cohérence avec cet effort, la réduction des tarifs des soins de santé, qui entrera en vigueur le 1er septembre 2024, marque une étape supplémentaire dans l’engagement du CNSP et du gouvernement à alléger le fardeau financier des Nigériens. Avec cette réforme, le CNSP et le gouvernement démontrent ainsi leur détermination à améliorer les conditions de vie des Nigériens et à avancer vers une couverture sanitaire universelle, un objectif crucial non seulement pour le bien-être de sa population, mais aussi pour le développement durable du pays.