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Niger - Enseignement supérieur : Le mensonge des recteurs des universités publiques

Publié le lundi 9 septembre 2024  |  Nigerdiaspora
L’Université
© Autre presse par DR
L’Université de Zinder
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Du 22 au 24 juillet 2024, la Conférence des Recteurs des Universités Publiques s’était tenue à Tahoua pour examiner, comme elle le fait chaque année, la situation des Universités Publiques. Mais, avant d’y aller, tout le monde sait que les universités publiques font face à d’énormes difficultés dont justement la régularité des années académiques au nom desquelles les étudiants, depuis des années, parlaient d’années kilométriques, sinon élastiques, car un étudiant peut y passer trois ans pour se rendre compte qu’il n’a même pas fini sa première année. Ils n’ont(les recteurs) donc pas dit, parlant des années académiques, la vérité sur les Universités Publiques. Cette situation avait discrédité l’Université Abdou Moumouni qui a manqué d’infrastructures et d’enseignants suffisants au point où beaucoup de bacheliers étaient amenés à faire le choix de certaines universités de l’intérieur. Des efforts sont faits depuis des années mais, pour autant, peut-on dire, ainsi que la Conférence le note dans son communiqué de presse, que " Les années académiques sont normalisées dans toutes les Universités Publiques du Niger (UPN) [affirmant qu’] il n’existe plus de chevauchement d’années " ? Ce n’est pas vrai.

regretter que l’Etat ne donne pas toujours les moyens qu’il faut pour que les universités fonctionnent mieux.

Il y a aussi la gestion des centres des oeuvres régionaux universitaires qui sont, ainsi que nous l’avions si souvent décrié, des espaces d’un affairisme qui ne peut permettre d’aider les enfants du peuple à vivre dans des conditions moins stressantes quand, pour aller aux cours, ils doivent se lever dès 5 heures quelquefois, afin de ne pas rater le bus. Ces allégations sont d’autant fondées que, la rentrée du 2 septembre s’était faite avec un mot d’ordre de suspension de toutes les activités académiques de 72 heures, remettant au goût de l’opinion, les malaises de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, la plus grande et la plus vieille du pays. Si la question du transport est mise en avant, l’on sait que d’autres questions sont laissées en suspens, notamment la question des bourses, de l’aide sociale et autres problèmes académiques.

Ce que la Conférence des recteurs ne dit pas et qui est aussi important est la gouvernance des centres Régionaux des OEuvres Universitaires (CROU) qui sont, à la faveur de la démocratie et du choix partisan des hommes, des hauts lieux d’affairisme où des hommes, par des prestations de moindre qualité, s’engraissent sur le dos des enfants des pauvres. Pourtant, certains peuvent se rappeler qu’il y a quelques décennies la qualité de ce qu’on appelait alors CENOU offrait aux étudiants, leur faisant déjà envier la vie du fonctionnaire. On leur offrait jusqu’au rôti ! On n’est plus à cette époque. La démocratie venait tout gâter dans ce pays.

De la même façon que l’école publique cherche aujourd’hui ses marques, les Universités Publiques doivent faire le bilan de leur parcours pour voir les défis qui se posent à elles afin d’en faire des centres d’excellence orientés vers des secteurs modernes à même de servir le marché de l’emploi et le progrès du pays. Il y a, en effet, dans le cadre du LMD, des formations pointues vers lesquelles les Universités Publiques doivent tendre pour mieux attirer la jeunesse du pays pour des formations de qualité pour lesquelles l’on n’aura plus besoin d’aller à l’extérieur. Cela est aussi de l’ordre de la souveraineté. Mais, pour que cela soit, l’Etat doit consentir à donner les budgets qu’il faut. La recherche et l’enseignement supérieur coûtent cher, c’est une vérité. C’est aussi en ce moment que l’Etat peut être exigeant visà- vis des Universités pour leur demander, mieux, leur exiger des résultats tout en auditant la gestion des budgets alloués .

Mairiga (Le Courrier)
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