L’accès à l’eau dans la majorité des pays d’Afrique sub-saharienne dont le Niger se pose avec une acuité douloureuse en termes de développement. Vu l’importance de cette denrée communément appelée, « l’or bleu » dans les domaines de développement tels que l’économie, l’agriculture ou la santé, les autorités nigériennes en collaboration avec les partenaires techniques et financiers s’activent pour que l'accès des populations à l'eau et la promotion de l’hygiène et l’assainissement deviennent une réalité dans ce pays sahélien soumis aux aléas naturels divers. A cet effet, le gouvernement du Niger s’est engagé à résoudre la question de l’eau et de l’assainissement pour tous lors de la réunion de haut niveau tenue à Washington en avril 2012.
Conscient de la nécessité d’approvisionner en eau potable et d’équiper en infrastructures d’assainissement les populations nigériennes, plusieurs investissements ont été effectués dans ces deux domaines en 2010. Selon le document dans lequel cette déclaration a été faite, il ressort que le taux d’accès théorique en milieu rural qui était de 43,70 % en 2009 a atteint le chiffre de 48,24 % en 2010. Concernant le taux de desserte en milieu urbain, il passe de 72,70% en 2009 à 73,75% en 2010. Le rapport stipule également que les investissements dans le secteur de l’eau et de l’assainissement s’élevaient à 24 063 000 000de FCFA au cours de l’année 2010, soit un taux d’environ 10% des dépenses globales d’investissements de l’Etat. Dans la période 2009 -2010, selon, la Stratégie de développement rurale (SDR) le gouvernement du Niger a consacré pour la même année au sous secteur de l’eau et de l’assainissement près de 52% soit 24 063 000 000 FCFA des dépenses globales allouées au secteur rural qui s’élèvent à 46 492 000 000 de FCFA. Dans le cadre de la promotion de l’hygiène et l’assainissement, il a été mis au niveau nationall’Approche Assainissement Total Piloté par les Communautés (ATPC) qui contribue efficacement à un changement de comportement en milieu rural. Concernant la gouvernance dans le secteur, il a été entre autres adopté le Code de l’Eau qui réglemente entre autres le dispositif d’approvisionnement en eau potable des populations et du cheptel, ensuite la stratégie Nationale de promotion de l’Hygiène et de l’assainissement avec la création d’une direction nationale chargée des structures d’hygiène et d’assainissement (DSHA) ainsi que la stratégie nationale en matière d’hydraulique pastorale qui définit l’approvisionnement en eau du cheptel et des populations dans la zone pastorale ont également été validé. Pour une meilleure gouvernance du secteur de l’eau au Niger, le gouvernement du Niger à procéder à la reforme du sous secteur de l’hydraulique urbaine par la création de trois structures. Il s’agit de l’Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM) pour la régulation, la Société du Patrimoine des Eaux du Niger (SPEN) pour le patrimoine et la SEEN pour l’exploitation. Ainsi la SPEN a pour objectif de gérer spécifiquement le sous secteur de l’approvisionnement en eau potable en milieu urbain tandis qu’en milieu rural, la maîtrise d’ouvrage du secteur revient aux collectivités locales et la maîtrise d’oeuvre au secteur privé, aux ONG et Associations de développement. Par rapport aux engagements internationaux et régionaux auxquels le Niger a souscrit ou ratifié afin de contribuer au développement du secteur, on peut entre autres retenir la Déclaration d’Ethekwini qui engage les pays à consacrer 0.5% de leurs budgets au sous secteur de l’assainissement ou la Déclaration de Dublin sur l’eau dans la perspective d’un développement durable. Comme engagement politique, l’Etat du Niger a prévu dans le cadre de l’Hygiène et Assainissement en milieu rural de faire passer le pourcentage des populations disposant de latrines de 7% en 2009 à 25% en 2015 et aussi réaliser 40.000 ouvrages d’assainissement en 2012 et 60.000 en 2013. Dans le domaine de l’Hydrauliquerurale, il est envisagé la poursuite de la réhabilitation des ouvrages non fonctionnels et aussi élargir l’espace de concession de la Société de Patrimoine des Eaux en passant de 52 centres en 2010 à 92 en 2015, soit 40 centres de plus afin de renforcer le secteur de l’Hydraulique urbaine. Concernant le financement du secteur eau et assainissement, pour mieux booster l’hydraulique rurale le gouvernement s’est engagé à financer sur fonds interne des ouvrages hydrauliques et d’assainissement. A cet effet, le financement du secteur est passé de 3.000.000.000 de FCFA en 2007 à 5.000.000.000 de F CFA depuis 2009. Le financement du secteur de l’eau et de l’assainissement pour un montant 600.000.000.000 F CFA pour la période de 2012-2015 soit la réalisation de 3 000 équivalents points d’eau par an et aussi favoriser le fonctionnement des Directions Régionales de l’Hydraulique en passant de 4.000.000 FCFA en 2011 à 16.000.000 FCFA en 2012. Le taux de couverture en eau potable au Niger est de 62, 19% en milieu rural et 72% dans les centres urbains. D’après le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement, le taux d’accès aux infrastructures d’assainissement est pour sa part de 67% en zone rurale et 34,8 % dans la zone urbaine. L’absence d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement, sont responsables de la prolifération des maladies diarrhéiques, la troisième cause de mortalité pour les enfants de 0 à 5ans.
