La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), dont la mission constitutionnelle est de promouvoir et de veiller à l'effectivité des droits de l'Homme par tous les moyens appropriés et sur toute l'étendue du territoire national, a rendu publique, samedi dernier, une déclaration relative aux derniers développements de la situation sociopolitique dans notre pays.
Dans cette déclaration, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), par la voix de son président, le Pr Khalid Ikhiri, a d'abord jeté un regard sur les événements malheureux survenus dans certains pays voisins et qui sont attentatoires à la dignité humaine. A ce titre, il a cité, pour le déplorer, les cas de la guerre au Mali avec son corollaire de contingents de refugiés, celui des retournés nigériens de la Centrafrique, ainsi que des effets de l'instabilité en Lybie et du terrorisme au Nigeria.
La CNDH s'est d'abord penchée sur le fonctionnement pur et simple du système démocratique où, estime la commission, la primauté du droit constitue un principe fondamental, raisonnable et légitime qui doit guider tout système visant à favoriser et à promouvoir les droits de l'Homme en général et particulièrement les droits civils et politiques. « Cette primauté du droit doit trouver son expression dans toute société dont la manifestation politique est un Etat républicain et démocratique qui repose sur des droits, des devoirs, des libertés, des principes d'égalité, de justice, de tolérance et de paix», a indiqué le Pr Khalid Ikhiri.
La Commission a ensuite attiré l'attention des acteurs politiques sur le fait que les situations de crise, quel que soit leur nature, sapent les fondements et les bases sereines de respect des droits humains et conséquemment, elles constituent un facteur de déséquilibre de la stabilité et de la cohésion sociale. En effet, a relevé la CNDH, les conséquences de ces troubles sont les plus pernicieuses parce qu'elles privent une bonne partie de la population des retombées de la croissance économique.
Profondément, donc préoccupée par cette situation, la CNDH constate que les derniers développements de la situation politique nationale, peuvent glisser sur des situations incontrôlables pouvant porter atteinte aux droits de l'Homme, aux libertés fondamentales et à la dignité humaine. Ainsi, elle note avec inquiétude et réprobation la persistance dans les débats médiatiques de certains propos à caractère régionaliste, ethnique, xénophobe qui jurent d'avec la démocratie et la bonne gouvernance.
En outre, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), rappelle aux différents acteurs politiques leurs engagements à travers notamment la Constitution, le code électoral, la charte des partis politiques, voire le code pénal, et souligne en effet que le peuple nigérien a surtout besoin de paix, de tolérance, de sécurité alimentaire et de développement. Sachant que les situations de troubles ne sauraient profiter à aucune frange de la population et ne pourraient que ternir l'image de marque du Niger, la CNDH exhorte le Président de la République, garant de l'unité nationale à veiller au respect de la Constitution et des lois de la République. Aux acteurs politiques à la tolérance et au respect des principes qui fondent une véritable société démocratique,
Du reste, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), lance un vibrant appel au peuple nigérien à un sens élevé de responsabilité et de citoyenneté afin d'éviter tout comportement préjudiciable au développement de notre cher pays et attentatoire aux droits de l'Homme et aux libertés fondamentales.