Les autorités départementales de Say priorisent désormais les ressources internes pour financer les initiatives de développement local, a indiqué à l’ANP le directeur départemental de l’aménagement du territoire, M. Abdourahamane Adamou Ali.
« En ce qui concerne le volume d’investissements des ONG et des associations de développement dans le département au cours des deux dernières années, 80 % des réalisations sont issues des investissements effectués par les PTF (partenaires techniques et financiers). Auparavant, nous concentrions toute notre énergie sur ces partenaires », a informé M. Adamou Ali.
« Cependant, avec l’arrivée du CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie), nous avons compris que nous pouvions progresser et réaliser nos ambitions par nos propres moyens, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage, où le CNSP accomplit des actions extraordinaires », a-t-il ajouté.
« Par exemple, la récente réduction de 50 % des frais de soins de santé, décrétée par le CNSP, est une mesure salutaire. Avec ce type d’initiatives, nous espérons ne plus dépendre de l’extérieur », a-t-il argué.
« Le CNSP a également fait de la mobilisation interne son cheval de bataille, marquant ainsi le début d’une ère de souveraineté et de refondation », s’est réjoui le responsable départemental.
Le directeur départemental de l’aménagement du territoire et du développement local est le coordinateur des interventions des ONG et associations de développement dans l’entité administrative. A ce titre, il veille à ce que ces interventions se conforment aux orientations édictées par les autorités étatiques.
« Tout ce que nous faisons à notre niveau cadre parfaitement avec les orientations et les priorités de nos plus hautes autorités, qui déploient leur programme de résilience pour la sauvegarde de la patrie, ainsi que le plan de développement économique au niveau national. À l’échelle régionale, il s’agit du plan de développement régional, et au niveau local, du plan de développement communal (PDC). Tout ce que nous entreprenons émane des orientations définies au niveau national et régional, et se décline jusqu’au niveau local à travers le PDC », a affirmé le directeur départemental.
Interrogé sur les secteurs priorisés par les autorités concernant les interventions de ces organisations de développement, M. Abdourahamane répond : « Nous priorisons les secteurs sociaux de base, notamment la santé, l’hydraulique et l’éducation. Ensuite, viennent les secteurs qui contribuent à booster l’économie, tels que l’agriculture, l’élevage et l’environnement ».
« Cela s’aligne parfaitement avec les orientations des plus hautes autorités, car nous nous assurons que tout ce que nous faisons soit conforme aux directives officielles », a-t-il soutenu.
Selon les données fournies par la direction départementale, une vingtaine d’ONG et associations de développement interviennent officiellement dans le département.
« Les ONG officielles sont celles qui s’enregistrent auprès de la direction de tutelle, respectant les conditions requises (agrément, PAT, inscription au journal officiel). À notre niveau, nous vérifions la conformité de ces démarches et délivrons une attestation d’enregistrement, qui permet aux ONG de mener leurs activités en toute légalité. Si une ONG présente un programme ou un projet, elle doit signer le PME (Protocole de Mise en Œuvre). Actuellement, une vingtaine d’ONG sont en règle, bien que certaines ne le soient pas encore. Nous les encadrons pour qu’elles puissent se conformer aux exigences », a documenté l’officiel départemental.
Conformément aux textes en vigueur, les ONG et associations de développement ont l’obligation de déclarer la valeur de leurs investissements aux autorités.
« En ce qui concerne le budget, nous rencontrons parfois des difficultés, car certains partenaires ne divulguent pas clairement les montants qu’ils investissent dans leurs réalisations. Cela complique notre capacité à évaluer objectivement le volume de financement apporté », a regretté le responsable départemental.
Pour les quatre années à venir, a informé la source, le département de Say veut mettre un accent particulier sur la question de l’éducation, de la santé et la production du riz.
« Pour le Plan de Développement Communal (PDC), qui couvre la période de 2024 à 2028, il existe une déclinaison annuelle appelée PIA (Plan d’investissement Annuel), dans laquelle nous planifions les priorités pour l’année 2024. Parmi celles-ci, la réhabilitation de la digue de protection est essentielle, car elle contribuera sans aucun doute à dynamiser l’économie locale et à rendre la commune autosuffisante en matière de riziculture. Say possède en effet un fort potentiel rizicole, d’où l’importance de réhabiliter cette digue », a-t-il indiqué.
« Dans le domaine de la santé, nous nous lançons dans une dynamique d’amélioration des activités pour améliorer le cadre sanitaire de la population. Concernant l’éducation, nous travaillons à éliminer les classes en paillote, conformément à la directive de l’État de ‘’zéro classe en paillotte’’ », a explicité M. Abdourahamane Adamou Ali.
Le département de Say est situé dans la Région de Tillabéri. Il couvre une superficie de 6. 394 km². La ville de Say est le chef-lieu du département. Son territoire est décomposé de la commune urbaine de Say et des communes rurales d’Ouro Guéladjo et Tamou.