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Bénin-Togo: épicentre des violences en Afrique de l’Ouest-rapport

Publié le vendredi 20 septembre 2024  |  Agence de Presse Africaine
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© Autre presse par DR
Une vue de la ville de Niamey
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Le Bénin et le Togo sont en tête des zones les plus touchées par la recrudescence des violences dans la sous-région. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Groupe Régional d’Analyse Intersectorielle (GRANIT) analysant les risques liés à la sécurité.

Entre juin et juillet 2024, les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest ont connu une intensification des violences et une crise humanitaire aggravée. Le dernier rapport du GRANIT, une initiative lancée en 2021 pour surveiller les crises dans la région, révèle que le nombre d’incidents violents a augmenté de 18 % par rapport à la période précédente, avec le Bénin et le Togo en tête des zones les plus touchées. GRANIT se concentre sur l’analyse intersectorielle des risques liés à la sécurité, aux mouvements de population et aux crises humanitaires dans ces pays.

Le nord du Bénin continue d’être la région la plus affectée. En deux mois, 15 incidents sécuritaires y ont été recensés, principalement des enlèvements et attaques contre des civils. Le 4 juin, une embuscade tendue dans le Parc National de la Pendjari a coûté la vie à sept soldats béninois. Un autre drame s’est produit les 24 et 25 juillet dans le Parc National du W, faisant 12 victimes, dont des gardes forestiers et des militaires. Au total, 19 soldats et agents de sécurité ont été tués au cours de cette période.

Dans le nord du Togo, quatre incidents sécuritaires ont été rapportés entre juin et juillet 2024, contre un seul lors de la période précédente. Ces affrontements opposent les forces de sécurité aux groupes armés non étatiques actifs dans la région des Savanes. Malgré les efforts du gouvernement togolais pour stabiliser la situation, le nord du pays reste un terrain propice à l’insécurité.

Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont connu une situation relativement plus stable. Le Ghana n’a signalé qu’un seul incident violent, un affrontement communautaire ayant fait trois morts, sans lien avec des groupes armés. De son côté, la Côte d’Ivoire n’a rapporté aucun incident sécuritaire majeur durant la même période.

Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de se dégrader. Entre mai et juillet 2024, le nombre de réfugiés et demandeurs d’asile dans les pays côtiers est passé de 127 462 à 133 501. La Côte d’Ivoire, avec plus de 4 500 nouvelles arrivées, reste le principal point d’accueil, portant le total de réfugiés à 93 488 personnes dans la région.

Face à ces défis, des mesures d’aide ont été mises en place. En juillet 2024, le Togo a signé un accord de 298 millions de dollars avec la Banque mondiale pour améliorer les services publics et renforcer la cohésion sociale dans le nord du pays. De plus, un prêt de 26 millions de dollars de la Banque africaine de développement a été accordé pour développer l’agriculture et soutenir les jeunes et les femmes dans les régions de Kara et des Savanes. Un financement de 2 millions de dollars de l’USAID a également été octroyé pour l’aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence dans le nord du Togo.

La crise sécuritaire a également aggravé les violences basées sur le genre, en particulier au Bénin et au Ghana. Les femmes et les filles sont de plus en plus vulnérables aux agressions physiques, mariages forcés et conditions de vie précaires. Bien que des initiatives humanitaires aient été déployées, le manque de ressources et de coordination limite les capacités de réponse.

AC/Sf/APA
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