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Situation politique de Mohamed Bazoum : Lâché par son parti il aurait décidé de ‘’jouer au kamikaze’’

Publié le jeudi 3 octobre 2024  |  Nigerdiaspora.net
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© Présidence par DR
Visite de travail du Président de la République, S.E.M Mohamed Bazoum, dans la région de Tahoua
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Situation politique de Mohamed Bazoum Lâché par son parti il aurait décidé de ‘’jouer au kamikaze’’ Près de quatorze mois après sa chute, Mohamed Bazoum persiste et signe toujours qu’il reste et demeure le ‘’seul Président de la république légitime du Niger’’. Le président déchu n’a bougé d’un iota de sa position du départ, celle adoptée dès les premiers instants des événements du 26 juillet 2023. D’après les témoignages de son entourage, il avait refusé de signer sa reddition. Mordicus, avec une opiniâtreté à la limite de la témérité, l’enfant malheureux de Tesker aurait décidé de jouer au kamikaze, en adoptant une posture jusqu’au-boutiste, voire suicidaire.

Bazoum : un isolé politique et un oublié de la communauté internationale

Dès les premiers jours des événements du 26 juillet 2023, en dehors d’une déclaration de principe pour condamner le coup d’Etat contre Mohamed Bazoum, le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (Pnds/ Tarayya) s’était muré dans un silence assourdissant. Il est vrai, certains des dirigeants du parti étaient en prison, d’autres en exil, mais son leader historique, Issoufou Mahamadou, était bien là, libre de tous ses mouvements. Même pour se prononcer sur le coup d’Etat, il avait fallu plusieurs semaines, au détour d’un entretien creux et évasif dans l’Hebdomadaire panafricain, ‘’Jeune Afrique’’.

Depuis, c’était le silence-radio total au niveau du Pnds/Tarayya concernant le sort de Mohamed Bazoum.

Seuls quelques Tarayyistes de son ancien gouvernement en exil avaient affiché quelques velléités de combat, avant de faire patte blanche, par la suite.

Quant à la communauté internationale, en tête de laquelle la Cedeao, la France et les USA, qui s’était montrée très agressive, au départ, face au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (Cnsp), peu à peu, elle se sera éclipsée, mieux résignée en jetant l’éponge devant la détermination du Général Tiani et de ses camarades du Cnsp à ne pas lâcher leur proie.

Du coup, Mohamed Bazoum se trouve, aujourd’hui, isolé et lâché par ses anciens soutiens. La Cour d’Etat a levé, depuis le 14 juin dernier, son immunité présidentielle. Récemment, il a été entendu par la justice, à sa résidence de la Présidence, en présence de l’un de ses avocats, Me Moussa Coulibaly.

Alors, aujourd’hui, il n’y a plus que quelques bonnes volontés à travers l’Afrique et le monde, d’intellectuels africains engagés et d’anciens lauréats de prix internationaux (Prix Nobel et autres distinctions prestigieuses) pour demander à la libération de Mohamed Bazoum.

La position hara-kiri de Bazoum face à la détermination inflexible du Cnsp

Selon des témoignages recueillis auprès de l’entourage du président déchu, celui-ci aurait confessé à ses proches qu’il serait prêt à aller au sacrifice ultime, s’il le fallait pour refuser de prendre acte de sa déchéance présidentielle. En effet, au fond de lui, Mohamed Bazoum demeurerait convaincu que les mobiles politiques avancés pour l’évincer du pouvoir ne tiendraient pas la route et ne seraient que des machinations d’Issoufou Mahamadou et de son clan pour écourter son mandat. Pour cette raison, il serait déterminé à poursuivre dans cette attitude négationniste, advienne que pourra ! D’après des sources proches de son entourage, Mohamed Bazoum aurait versé dans l’ascétisme, jeûnant beaucoup et mangeant peu, et plongé dans une sorte de méditation mystique permanente. On l’a vu, récemment, sur certaines images,

très amaigri et vieillissant, ressemblant à un moine Shaolin tibétain. D’ailleurs, lors de sa première audition par un juge d’instruction, il aurait rejeté en bloc tous les chefs d’accusation portés contre lui, à savoir la haute trahison, l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et la tentative de coup d’Etat. De leur côté, le Cnsp et son intraitable Président, le Général Abdourahamane Tiani, sont bel et bien décidés à aller jusqu’au bout pour faire plier le président déchu. D’ailleurs, il paraîtrait que ceux-ci n’ont jamais présenté une quelconque lettre de démission à Mohamed Bazoum, car que celuici ait ou non accepté son renversement, c’était une question de fait et non de droit, mieux une question de force. Mais, si une telle initiative venait de lui, naturellement que le Cnsp en tiendrait compte et cela pourrait permettre d’améliorer le sort du président déchu. Cependant, dans tous les cas, le Cnsp ne serait guère disposé à libérer Mohamed Bazoum dans n’importe quelles conditions, et cela, le président déchu le sait plus que personne au Niger et dans le monde. Ce sont, d’ailleurs, les maladresses de la communauté internationale qui auraient conduit le Cnsp à cet extrémisme dans le dossier de Bazoum, en craignant pour sa sécurité, si le président déchu était relâché et exilé à l’extérieur pour continuer à revendiquer le titre de président de la république ‘’légitime’’. Sur cette base, il aurait demandé à la communauté internationale de lui donner tous les moyens militaires, matériels, logistiques et financiers pour la reconquête de son trône. Le sort de Mohamed Bazoum, à moins d’un revirement spectaculaire de situation, est déjà scellé, et plus personne, ni au Niger, ni à l’extérieur, en dehors du Cnsp, ne peut en changer quoi que ce soit. L’intéressé le sait désormais, de façon certaine, et c’est la raison principale pour laquelle il aurait décidé de ne jamais fléchir de sa posture jusqu’au-boutiste, quitte à passer le restant de ses jours derrière quatre murs. Quant au Cnsp, il mène tranquillement sa barque, sans se soucier de quoi que ce soit concernant la situation de Bazoum.

C’est sans doute l’image cocasse de l’hyène face à l’os qui se prévaut de sa dureté pour être mâché, à quoi l’invitée féline répond par sa patience et sa ténacité légendaires pour venir à bout de toutes adversités de ce genre !

Qui du Cnsp ou de Mohamed Bazoum sortira vainqueur de ce duel aux allures homériques ? Une question à plusieurs balles de dollars, sans doute !

Une chose demeure, cependant certaine, c’est que le Cnsp a le peuple nigérien derrière lui, et cela est une donnée importante dans la situation politique actuelle du Niger.

Quant à Mohamed Bazoum, même ses soutiens du départ se font de plus en plus rares comme des éléphants blancs au Sahel !

Halidou Maiga (Le Monde d’aujourd’hui)
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