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OPVN : le bras armé du CNSP pour assurer la souveraineté alimentaire au Niger

Publié le vendredi 11 octobre 2024  |  Agence Nigerienne de Presse
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© Agence Nigerienne de Presse par DR
Le Gouverneur de la région de Tillabéri, M. Ibrahim Tidjani Katiella qu’accompagne une forte délégation a présidé, le jeudi 19 Août 2021, une cérémonie de distribution de vivres par le programme Kandadji aux populations déplacées de la Commune rurale d’Anzourou, localité située à 57,2 km de la ville de Tillabéri.
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Le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, organe suprême de la transition militaire au Niger) veut assoir une souveraineté alimentaire au Niger.

Pour atteindre cet objectif, le Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani accorde une importance capitale à l’office des produits vivriers du Niger (OPVN).

Dans une interview exclusive accordée à l’ANP, le Directeur Général de cet officie, le Colonel-major Sidi Mohamed, a expliqué la mission que lui assignée le Chef de l’Etat.

« Les directives du chef de l’Etat pour l’office des produits vivriers du Niger (OPVN) sont claires : l’OPVN se doit d’être un véritable outil de souveraineté alimentaire », a-t-il affirmé.

« Cette vision du Chef de l’Etat est l’une des priorités du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Et c’est ce qui ressort sur la lettre de mission assignée à l’OPVN par le Chef de l’Etat. Pour ce faire, le Président du CNSP a donné des directives claires au trésor public, à travers le ministère des finances pour que des subventions conséquentes soient faites à l’endroit de l’OPVN », a ajouté le Colonel-major, qui est aussi membre du CNSP.

Les trois opérations d’envergure de l’OPVN sous le CNSP

Pour mieux financer les activités de l’OPVN, a indiqué son Directeur général, l’Etat a pris un engagement très fort auprès de la holding Coris Bank pour un prêt de 25 milliards en trois jets dont un premier de 10 milliards, un deuxième de 10 milliards et le troisième de 5 milliards.

« Nous avons déjà reçu le premier jet de 10 milliards avec lequel nous avons couvert les dépenses concernant la vente à prix modéré 2024 dont le tonnage global s’élève à 120.000 tonnes de céréales », et « la première vente à prix modéré a été lancée dans le département de Fillingué dans la région de Tillabéri couplée avec le festival Dokin Iska Dan Fillingué », a informé l’officiel nigérien.

« Après ça, nous avons également relancé la deuxième phase à Tchintabaraden lors des festivités entrant dans le cadre de la fête de la flamme de la paix », a-t-il poursuivi, avant d’indiquer que « cette vente à prix modéré s’est élargie sur l’ensemble du territoire national ».

Selon lui, cette vente a permis de faire face aux tensions de déficit alimentaire dans beaucoup des régions du pays en proie à l’insécurité et/ou frappées par les dernières inondations qui ont ravagé une partie des cultures.

Avant cette opération, rappelle-t-on, le pays a connu une période de rareté ou de cherté des produits vivriers suite à l’embargo qui lui a été imposé suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023.

« Nous avons fait face à un embargo sauvage qui nous a été imposé par la CEDEAO et certains pays voisins ainsi que la France, ce qui a réduit drastiquement l’importation des vivres et des céréales en direction de notre pays », a-t-il dénoncé, avant d’indiquer « face à cela, grâce à la vision du Chef de l’Etat, nous avons trouvé un couloir de passage qui relie Lomé à Niamey, via le Burkina Faso, précisément le corridor Kaya-Dori, puis Dori-Tera et c’est par ce moyen que presque toutes les importations de l’extérieur parviennent au Niger ».

« A l’intérieur du pays, nous avons des céréales, surtout de première nécessité qui sont le mil, le maïs et le sorgho qui sont disponibles, même si à une certaine période, nous avons connu une surenchère du riz sur nos marchés et une rupture totale de ce céréale qui est beaucoup consommé dans notre pays parce que certains commerçants de notre pays ont sciemment voulu que notre pays soit asphyxié et que les concitoyens n’aient pas accès à cette céréale », a-t-il souligné.

« A cet effet, la réponse de l’OPVN a été immédiate. Il a en effet instruit pour que le riz soit immédiatement acheté de l’extérieur et en très grande quantité et c’est pour cela que le ministre délégué aux finances, le ministre du commerce et le directeur général de l’OPVN ont effectué une mission à Ouagadougou et à Lomé pour l’achat de ce céréale », a renchéri le Colonel-major.

Selon la source, le pays a acheté 60.000 tonnes de riz au Togo et 21.500 tonnes au Burkina.

« A l’heure où je vous parle, ces différents tonnages sont sur le corridor à destination du Niger et certains sont déjà parvenus », a informé le Directeur général, selon qui « Ceci est la deuxième grande opération que nous avons programmée sur fonds propre de l’Etat ».

« C’est la première fois dans l’histoire du Niger que les achats directs de riz sont faits et dans la même lancée », a-t-il commenté.

Selon M. Sidi, en dehors du riz importé, l’OPVN a fait également une acquisition de 30. 000 tonnes de riz local auprès de la société ‘’Riz du Niger’’.

« La troisième opération c’est celle d’achat direct auprès des paysans de toutes les régions aux sorties des récoltes et cette opération va permettre aux paysans d’avoir des revenus qui leur permettront de préparer la saison prochaine mais également de faire en sorte que ce céréale ne soit pas revendu à des commerçants véreux qui vont les revendre quelques mois après à des prix très élevés ».



La matérialisation de la souveraineté alimentaire



Depuis l’arrivée au pouvoir du CNSP, l’OPVN a fait beaucoup de reformes pour assurer la disponibilité à tout moment des ressources financières pour acheter les vivres et ravitailler tous ses magasins sur l’ensemble du territoire national, selon son premier responsable.

« Aujourd’hui, nous avons suffisamment de céréales sur l’ensemble du territoire national et ces acquisitions et ces reconstitutions des stocks de l’OPVN ont également permis de faire face aux inondations en mettant à la disposition des sinistrés, des céréales sur fonds propre de l’Etat », s’est réjoui Sidi Mohamed.

Ce qui fait surtout sa fierté, comme il l’a souligné, ce qu’aucun « partenaire n’a apporté son aide pour acheter les céréales et mettre à la disposition de nos concitoyens. Cela fait partie de la vision du Chef de l’Etat depuis le 26 juillet 2023, qui consiste à tout faire de nous-mêmes sur fonds propre de l’Etat et faire en sorte que tout ce que nous allons faire soit fait par les nigériens et pour les nigériens ».

« C’est pour cela que l’OPVN, en tant qu’outil de souveraineté alimentaire est le premier axe qui supporte la vision claire du Chef de l’Etat, c’est-à-dire faire en sorte que les nigériens puissent avoir suffisamment de quoi manger et vaquer à leurs occupations », a-t-il ajouté.

Pour atteindre la souveraineté alimentaire, le Chef de l’Etat nigérien compte également sur plusieurs autres acteurs comme l’ONAHA pour la mise en œuvre du projet ‘’grandes irrigations’’. Et le Colonel-major Sidi le reconnait.

« En ce qui concerne le projet des grandes irrigations, c’est un projets phare de la vision du Chef de l’Etat ainsi que du CNSP, du gouvernement et de notre premier ministre pour que tous les aménagements hydroagricoles soient réhabilités, pour que des moyens soient mis à la disposition des paysans, pour qu’ils puissent produire des céréales au-delà du riz, que d’autres céréales tels que le sorgho, le maïs et même le mil, en dehors des saisons pluvieuses soient produits sur ces périmètres, pour pouvoir relever le niveau de production et atteindre une autosuffisance alimentaire », a-t-il déclaré.

« Ce projet a déjà commencé à Diffa par les aménagements de Diffa qui sont actuellement presque terminés. Après ça, d’autres aménagements vont suivre sur l’ensemble du territoire national. Cette vision du Chef de l’Etat n’est pas une propagande comme ‘’les 3N’’, mais plutôt de la réalité car tout est visible sur le terrain, les grands aménagements sont en train d’être travaillés pour être mis à la disposition des paysans », a poursuivi l’officier supérieur des sapeurs-pompiers.

« Nous sommes un pays à forte potentialité hydrique et nous avons également des terrains qui sont très riches et partout où on pourra cultiver. Cela relève certes plus du ministère de l’agriculture, notamment l’office des aménagements hydro-agricoles (ONAHA) qui a les aménagements et qui fera en sorte que l’autosuffisance alimentaire soit une réalité dans notre pays, mais l’OPVN est aussi partie prenante de tous ces projets », a-t-il clarifié.

Le Directeur général de l’OPVN se dit écœuré de voir certains commerçants augmenter le prix du riz malgré sa disponibilité dans le pays.

« Nous avons constaté que certains commerçants ont injustement rehaussé le prix du riz. Face à cette situation, la réponse du CNSP est claire : le Chef de l’Etat nous a déjà instruits pour que le riz soit acquis et vendu à 13.500 FCFA pour stabiliser le prix du riz notamment », a-t-il lancé.

Cependant, a-t-il relativisé, « l’objectif, et la vision du Chef de l’Etat, n’est pas de provoquer une mévente au niveau des commerçants, mais plutôt de faire en sorte que les prix soient stabilisés et que tous nos concitoyens aient accès à ce céréale et c’est pour cela que le riz a déjà commencé à être mis en vente à Niamey à ce prix demandé ».

« Je profite pour lancer un appel à nos commerçants d’avoir un élan de patriotisme et de solidarité à l’égard de tous nos concitoyens car pour avoir une souveraineté, il faut qu’il ait de cohésion totale entre tous les citoyens. Il faut vraiment que les commerçants revoient leurs prix », a conclu le Directeur général de l’office des produits vivriers du Niger.

MSB-IWI/AS
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